mardi 12 novembre 2019

Comprendre intimement, corps et esprit


L’apparence des montagnes est complètement différente quand nous sommes dans le monde regardant les montagnes à distance et quand nous sommes dans les montagnes rencontrant les montagnes.

La nature de la montagne est complètement différente quand nous nous sommes séparés d’elle en tant qu’observateurs, et quand nous sommes la montagne avec notre corps et esprit en entier. 

Quand nous sommes intimes avec quelque chose, cette chose n’existe plus et nous non plus. Il n’y a aucune façon d’en parler, de la juger, l’analyser ou la classer par catégorie. Cela remplit l’univers entier.


Maître Dôgen dit : « Ecouter les sons avec son corps et esprit entier, voir les formes avec son corps et esprit entier, on les comprend intimement. » 

Comprendre intimement ne veut pas dire obtenir une information. L’intimité est la demeure des grands sages. 


C’est la réalisation, un saut d’un quantum de conscience dans laquelle notre façon de se percevoir soi-même et l’univers change radicalement et une nouvelle façon impérative commence à guider nos actions.
Dans le Zen, nous disons que l’éveil sans la morale n’est pas encore l’éveil, et que la morale sans l’éveil est n’est pas encore la morale. D’un côté, nous avons le danger de la sagesse qui manque de compassion. 
Comme Gary Snyder a dit une fois : « La sagesse sans compassion ne ressent pas la peine. » 

D’un autre côté, nous avons la compassion sans sagesse, qui devient essentiellement faire le bien. Bien sûr, faire le bien est précieux. Mais faire le bien est différent de réaliser la compassion. C’est seulement faire le bien. 

Quand nous faisons le bien, nous devrions examiner avec soin qui ou qu’est-ce qui est servi par nos actes. Faire le bien demande un sens de soi – il y a quelqu’un qui va aider quelqu’un d’autre. 




Dans la compassion, il n’y a pas de soi, pas d’autre, pas d’auteur de l’action ni rien qui ne soit fait. En définitive, la compassion dépend de la sagesse, et la sagesse dépend de la compassion. 
 


Quand nous soulevons l’un, nous soulevons les deux.

Le bodhisattva Manjushri et le bodhisattva Samantabhadra – qui représentent la sagesse et la compassion – sont toujours assis ensemble de chaque côté de la statue du Bouddha sur l’autel de la salle du Bouddha dans un monastère Zen. 
La sagesse est la compassion ; la compassion est la sagesse. 


Mais bien que nous disions qu’ils sont les deux faces de la même réalité, ils ne peuvent même pas commencer à fonctionner dans nos vies tant que nous ne reconnaissons pas que nous sommes responsables de toute la catastrophe.



J. Daidoo Lori Roshi commentaires sur
M° Dogen: Soutra des montagnes et rivières

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