mercredi 28 mars 2018

Nous n'appartenons à personne...

Nous n’appartenons à personne sinon au point d’or de cette lampe inconnue de nous, inaccessible à nous, qui tient éveillés le courage et le silence 



Nous sommes lucioles sur la brisure du jour. 



Nous reposons sur un fond de vase, comme une barge échouée.



L'impossible,
nous ne l'atteignons pas,
il nous sert de lanterne.  



Un poète doit laisser des traces de son passage, non des preuves. Seules les traces font rêver.



Frontière en pointillé
René CHAR    Recueils : "Aromates chasseurs"
"Passage des Gémeaux"


Photos: Anne, Martine P,

mardi 20 mars 2018

Un vide dans l'être

Statue  spectaculaire 
du francais Bruno Catalano
​qui symbolise le vide qui se produit dans l'être,​
  
 à ​se voir forcé d'abandonner sa maison,​ sa vie, sa terre, ses racines...

 Photo et texte proposés par : Hélène Shinsei ( Argentine)

 Une valise, un homme. Il s'en empare, et se lance vers l'inconnu. Voyage volontaire vers un horizon qu'on embrasse et qu'on voudrait infini, ou voyage forcé, contraint par l'exil et la souffrance, en quête de liberté et guidé par la survie. 

Le voyageur de Bruno Catalano est cet homme laissé à lui même, un homme propulsé dans l'infini du temps et de l'espace. 
Sa maison n'est plus qu'une valise et son être, progressivement, se dépouillera de tout ce qu'il croyait indispensable, de tout son moi si savamment construit par nos sociétés. 

Il n'est plus l'homme d'un monde, mais l'homme dans le monde, encore empreint de sa culture mais devenu fragile face à l'immensité. Sa quête ne se fera pas sans dommages. 

Homme défragmenté, déstabilisé, dépouillé de ses repères, il marche vers son salut autant que vers sa perte. 
Tout sera désormais a réinventer. 
Ce voyageur s'échappe de lui même, à la rencontre de sa terre inconnue....(...)

Ces hommes en lambeaux, marchant contre l’adversité, porteurs de valises qui semblent contenir le monde, ses personnages en mouvement, troués, touchent les novices comme les plus initiés. 

Il essaie par ce concept de s’adresser aux hommes d’aujourd’hui quel que soit leur âge, poussé par ce besoin d’évasion, persuadés de trouver ailleurs le bonheur qu’ils n’ont pas réussi à atteindre...

Intro du site de B.Catalano 

http://brunocatalano.com/sculpture-bronze/bruno-catalano-a-propos.php

https://positivr.fr/corps-troues-voyageurs/



vendredi 9 mars 2018

Le vieux prunier a dit: " Don't care..."

Don't care small things!  

 Le Roshi nous regardait demander, nous plaindre, attendre toujours quelque chose, autre, ou mieux - enfin, mieux, de notre point de vue, parfois un peu étroit !- en train d'essayer de changer les choses, de les tirer/pousser, de les mettre dans ce qui nous semblait notre intérêt...



Il voyait notre insatisfaction perpétuelle, nos attentes, nos envies, parfois tout simplement cette envie de changement de "quelque chose d'autre"...Il voyait que nous étions toujours sur nos gardes, prêts à nous défendre, à défendre notre territoire, notre point de vue. 


Il voyait comment nous nous bloquons au moindre mot, au plus petit obstacle; comment nous réagissons avec colère, avec agressivité, au moindre petit nuage qui nous semble menacer notre bien-être ou nos décisions. Que nous imaginons même parfois menacer notre existence même, c'est à dire notre toute-puissance.





Et il avait une seule réponse pour tout cela, pour notre agitation, nos déceptions, notre colère, nos états d'esprit:
" Don't care small things..."





Ah! Je trouvais cela tellement injuste au début...Comment pouvait-on appeler  mon agitation, ma déception, ma colère, mon état d'esprit " small things"?!

Comment ne voyait-il pas l'importance de ce qui m'arrivait? L'importance de cette chose que je n'avais pas eu, et que j'attendais, ou au contraire de cette tâche que l'on m'avait donnée et dont je ne voulais pas?  

Comment pouvait-il passer si complètement à côté de ce qui faisait ma vie de tous les jours, et renvoyer tout cela à la catégorie de "rien du tout"?
 


Alors j'essayais patiemment d'expliquer, un peu, j'en ai peur,  comme on explique une situation à un enfant  - ah! l'arrogance des baby-disciples...

" Mais...mais mais...but, Roshi, this is not small thing...this is a VERY important thing..."

Ce qui naturellement n'amenait qu'une seule réponse: 

" Don't care small things..."


Et il m'a fallu, du temps, des colères, des refus, des déceptions, pour commencer à comprendre, à faire un peu d'espace, à voir les choses un petit peu moins de "moi" à "moi", à accepter d'entendre plutôt qu'à refuser - ah! les refus des disciples!- pour que ces paroles fassent leur chemin...

 Beau chemin, chemin d'aise et de calme... 













Et bien sûr, encore aujourd'hui, des années après, j'entends encore sa voix, quand je commence à avoir la tête trop pleine, à m'agiter, à trop attendre, j'entends un rire:

" Hey! Come on, Disciple! Don't care small things..."

Et il ne me reste plus qu'à rire moi aussi...

Les paroles du maître, tout comme la gratitude que l'on éprouve envers lui, sont sans limites et sans fin...

Prosternations...



Photos: Uruguay, sesshin septembre 2009. Zuigakuin.












lundi 5 mars 2018

La jonquille, mars 2011



Le séisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku au Japon est un tremblement de terre d'une magnitude 9,0, survenu au large des côtes nord-est de l'île de Honshū le
Son épicentre se situe à 130 km à l'est de Sendai, chef-lieu de la préfecture de Miyagi, dans la région du Tōhoku, ville située à environ 300 km au nord-est de Tokyo.

 L'intensité sismique maximale est enregistrée à Kurihara et s'élève à 7 sur l'échelle de Shindo (son grade le plus élevé). Il a engendré un tsunami dont les vagues ont atteint une hauteur estimée à plus de 30 m par endroits

Celles-ci ont parcouru jusqu'à 10 km à l'intérieur des terres ravageant près de 600 km de côtes et détruisant partiellement ou totalement de nombreuses villes et zones portuaires.
Ce séisme de magnitude 9 n'est cependant responsable que de peu de victimes et dégâts grâce à la qualité des constructions parasismiques japonaises.

 L'ampleur de cette catastrophe résulte essentiellement du tsunami qui s'ensuivit et qui est à l'origine de plus de 90 % des 18 079 morts et disparus, des destructions et des blessés.

 Ce tsunami a également entraîné l'accident nucléaire de Fukushima placé au niveau 7, le plus élevé sur l'échelle internationale des événements nucléaires (INES) des accidents nucléaires et radiologiques.

La reconstruction va prendre plusieurs années et son coût estimé en fait déjà le séisme le plus onéreux de l'Histoire devant celui de Kobe en 1995. Les pertes économiques estimées sont de l'ordre de 210 milliards de dollars...Wikipedia

小さな白い水仙を   Je pose une petite jonquille
 
赤い南天の実にそえて活ける  Le long d’un rameau de nandina, le bambou sacré

部屋が暖かくなってくると couvert de petites baies rouges

ほどけるように   Avec la chaleur de la pièce
 
香りが広がってくる  le parfum se répand

水仙は    Comme si on le détricotait
 
地中海沿岸が原産国という On dit que les jonquilles

シルクロードを旅して   viennent du bord de la Méditerranée

東アジアに渡って Je me demande si elles ont voyagé
 
日本の浜辺に Le long de la Route de la Soie vers l’Asie

たどり着いたのだろうか Atteignant les côtes du Japon
 
三、一一                 Mars 2011

あの未曾有の災害にも耐え抜いて La fleur qui est passée à travers

厳寒の空の下    un désastre sans précédent

緑の葉を凛と伸ばし  Sous un ciel affreusement glacial

可憐な白い花びらの中に   Elle fait pousser ses feuilles vertes

金の盃を抱き    avec une telle dignité

その盃に   Et maintenant ses délicats pétales

陽光が満ちるように  une tasse dorée

輝く幸せに   Il va sûrement venir un temps

溢れるときが  où cette tasse va déborder

必ずやって来るだろう   D'un bonheur
étincelant 
                          
                              Comme empli de soleil.
   
Arai Takako http://apjjf.org/2017/02/Arai.html






La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...