dimanche 30 juin 2019

Eté : Brésil

Brésil


 un temple au Brésil, en ville:   Porto Alegre 






et un temple en dehors de la ville, Viamao :









Un lieu de retraite et de méditation à 

Florianopolis: 












Et une cabane à Florianopolis:






Des amies, des amis, de nouvelles personnes et des pas vues depuis quinze ans, 
zazen ensemble, 
et manger et discuter et rire, 
et se retrouver...



un été au Brésil








Oui, il sera là aussi...




Alors à bientôt, fin août!  

jeudi 27 juin 2019

Un silence plein et rond


Un silence plein et rond
 

Ce matin une pluie très douce fait briller les pierres de la cour, les feuilles du magnolia et le tronc des arbres. 

Les oiseaux restent à l'abri sous les branches, à peine les entrevoit-on de loin, petites taches de couleur dans le cerisier. 

Tout est calme, le temps semble suspendu dans ce demi jour pâle, dans la légère brume qui s'élève de la prairie, dans l'ombre sombre des grands pins qui bordent le sentier.
 


Dans la maison aussi, le calme règne : c'est le week end de silence, comme tous les premiers week end de chaque mois. 


Nous avons établi cette règle depuis plusieurs années après avoir constaté que nous trouvons toujours quelque chose à dire ! C'est parfois une information importante sur un travail à finir – « il faut rentrer le bois avant la pluie »- parfois la joie d' une découverte : la première jonquille, le premier bouton de rose, ou l'apparition d'un problème - «  je suis sûre qu'il y a une fuite..  ». 


Ou tout simplement, nous bavardons, discutons, papotons, c'est plaisant, et nécessaire pour garder le plaisir d'être ensemble. 





Mais curieusement depuis que nous nous nous laissons ce moment de silence, nous nous sentons plus proches les uns des autres, et il semble que la maison soit plus vaste : c'est tout l'espace, intérieur comme extérieur, qui en est changé.
 
Cela n'a pas été facile: le silence avec les autres semble vite inconfortable ; certains s'en irritaient, d'autres avaient des crises de fou-rire, et quelques-uns affichaient un sourire légèrement supérieur qui disait clairement : «  Je ne vais pas tomber là-dedans ». 

Ce « là-dedans » du silence paraissait une sorte de piège qui allait faire tomber les masques soigneusement mis en place. 

Être privé de mots reviendrait à se priver d'un abri : nous risquerions de révéler ce que nous voulons cacher, une part de nous terrifiante – ma colère, ma violence- et terrifiée – ma faiblesse, ma peur.
 




Mais nous avons continué et peu à peu appris à nous détendre dans le silence. D'abord en allant marcher dans la forêt : au lieu d'essayer de remplir le monde de mon bavardage, je le laisse m'emplir. 

Je m'accorde au monde comme on accorde un instrument à une note de musique : ensemble nous créons une harmonie dans laquelle tous les petits bruits , craquement du bois, chuchotement des feuilles, courses de l'écureuil forment un contrepoint délicat et nécessaire, rendant le silence plus plein, plus rond, plus vivant. 

Dans la maison aussi cette harmonie s'est doucement installée, nous nous sommes détendus, les regards se sont adoucis, et nos gestes eux-mêmes se sont coulés dans le silence.
 



Lorsque mes paroles ne font plus écran entre le monde et moi, je tiens moins de place. Le silence alors devient tranquillité: s'il me gêne, c'est qu'il fait ressortir mon habituelle agitation. 



Le silence n'est pas indifférence mais au contraire présence au monde et aux autres. Il aiguise notre attention : c'est une attitude, un geste qui nous renseignent sur ce que ressentent ceux qui vivent près de nous. 

Nos sourires sont des mercis sans paroles qui viennent directement du coeur. Nous nous rencontrons au-delà de nos certitudes, de nos aveuglements; là où notre besoin de sécurité s'efface pour laisser la place à l'autre.  

«  Dans le silence, on se voit mieux. » s'étonna un de nos hôtes.
 



Dehors le chuchotis de la pluie accompagne la douceur du silence qui nous réunit en cette matinée de début d'été.  

Si le soleil revient, nous irons ensemble travailler au jardin. Je sais que nous n'aurons pas besoin de mots pour reconnaître notre plaisir d'être ensemble.



vendredi 21 juin 2019

nostalgie





      jours d'été
si longs
à Zuigakuin


avant l'aube
les lampes
l'eau fraîche
la soupe de riz
qui chauffe


tout le jour la chaleur
de la cuisine
et le soir
encore de la vaisselle!


à la nuit
parfois le zendo
parfois
laver le riz

  • aujourd'hui 
    par la fenêtre
    la ligne des montagnes
     

sur la table un seul bol

vendredi 14 juin 2019

Bécassots!






Bécasses de mer...pas très gentil, comme nom, pour d'aussi jolis jeunes poissonnets, tout en écailles argentées et reflets bleus...



C'est vrai que l'oeil n'est peut être pas extrèmement expressif mais...




Et qui parmi vous Messieurs saura changer de couleur en grandissant?
 Vous n'étiez même pas fichus d'être bleu-argent au départ...

Un peu plus de respect, les humains! Bécassots vous  mêmes...

( Intervention de la bécasse, vexée...) 

Tout cela au Museum du Jardin des Plantes, la beauté que nous ne savons pas admirer.

dimanche 9 juin 2019

Un peu de poèmes, ça faisait longtemps ( 2)



             LA JOIE JAILLIT DANS LES PIEDS DU SOLEIL
 

 

  Tu as lancé ton filet
et ton drapeau suit le vent
La vie claque dans tes haubans

 
Écoute le vol des oiseaux
la couleur sous tes paupières
Rien n’est jamais immobile
 
Un papillon le sait
et le blé au bord des moissons
 
Emporte la lumière
un peu dans chaque main






 LES RIRES DU PRÉSENT

Je pèserai le bleu
pour savoir s’il est plein
plein de ciel plein de rêve plein de rien
plein de rien ?
 
Je suis sculptée par le soleil et j’attends
 
J’attends le rien
Mon univers est rond
J’attends dans le repli du frais au creux du cou
 
J’attends dans la balancelle de l’ombre
J’attends et je regarde passer le rien
 
Mes mains cueillent le temps à travers mes cheveux
 

Le temps joue 
entre mes orteils comme sève et rameaux
 
Le temps à l’abri arrondi de mes bras
 
Faudrait-il être ailleurs devenir autre ou autrement ?
Faudrait-il choisir le moins le moindre l’inverse ?
 
Si je ne bouge pas est-ce que le temps m’oubliera ?






AVEC LE TEMPS DU VIDE
 
Au cœur de tous les ailleurs
des géographies d’ombres
dessinent leur éblouissement
clament la mélodie des noirs
comme la lumière
qui ne s’arrête à aucun mot

 Roselyne Sibille



Extraits de Lisières des saisons
http://www.roselynesibille.com

La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...