dimanche 28 avril 2019

Nos poubelles, chez les autres...


Pékin ne veut plus de nos poubelles...Consternation en Europe! Mais ça va quand même car nous allons les envoyer dans d'autres pays d'Asie du Sud-est, là où peu de règlements sont appliqués! On respire ( enfin...façon de parler!)
 

Mais, dites-vous, moi j'ai bonne conscience parce que je recycle...Je ne veux pas vous démoraliser, ni vous culpabiliser mais...





Déchets plastiques : le recyclage n’est pas la solution


Si le tri de nos déchets reste un geste précieux, ne nous laissons pas aveugler par le mirage du tout-recyclage, qui ne peut résoudre à lui seul le gros problème de gestion post-usage des déchets plastiques.
Il n’existe qu’une seule et unique solution : remettre à plat le cycle complet des matériaux plastiques dans un contexte plus général de bioéconomie circulaire, où le devenir des déchets sera un élément clé de nos choix de consommation. 
Et coordonner nos efforts à l’échelle internationale, car les petites particules de déchets ne respectent pas les frontières !

https://reporterre.net/Dechets-plastiques-le-recyclage-n-est-pas-la-solution




Pour ne plus être la première destination mondiale du recyclage, Pékin a banni début 2018 l’importation de plastiques et de plusieurs autres catégories de déchets qu’elle recyclait jusqu’alors.Les déchets plastiques des pays développés ont commencé à être redirigés massivement vers plusieurs pays d’Asie du Sud-Est où des industriels chinois du recyclage ont transféré leurs activités. Cela a « créé un choc sur toute la planète ».

En Asie du Sud-Est, la Malaisie a été la plus affectée. Le pays, qui compte une importante minorité chinoise, est devenu une destination de choix pour les industriels cherchant à déménager leur activité de Chine. 


Résultat, les importations de plastique du pays ont triplé depuis 2016 pour atteindre 870.000 tonnes l’an dernier, selon des données officielles.


Dans la petite ville de Jenjarom, près de Kuala Lumpur, les usines de retraitement de plastique ont poussé comme des champignons, et se sont mises à émettre des fumées toxiques.Des montagnes de plastique parsèment le paysage. 

On y trouve toutes sortes de déchets, emballages alimentaires, bidons de lessives ou sacs en plastique venant de France, d’Allemagne, voire des Etats-Unis ou du Brésil.

Très rapidement, les habitants se sont plaints de l’odeur venant du recyclage des déchets plastiques mais aussi, pensent les défenseurs de l’environnement, de l’incinération des types de plastiques qui ne peuvent pas être recyclés.


« Les gens ont été pris à la gorge par des fumées toxiques. Il y en avait beaucoup qui toussaient sans cesse », explique à l’AFP Pua Lay Peng, un habitant de 47 ans. « Je ne pouvais plus dormir, ni me reposer, je me sentais toujours fatigué ».


Avec d’autres habitants il a enquêté et mi-2018 avait déjà trouvé une quarantaine d’usines, dont beaucoup sans permis. Après de nombreuses plaintes sans réponse, les autorités ont finalement agi. Des usines ont fermé et les permis d’importation de plastique ont été gelés temporairement.

En septembre, 33 usines avaient fermé à Jenjarom et la qualité de l’air s’est améliorée même si les amoncellements de plastique sont restés. 

Les défenseurs de l’environnement pensent que les opérations de recyclage ont été déplacées ailleurs.


Pour les pays occidentaux, qui se reposaient sur la Chine, chercher de nouvelles destinations capables de retraiter leur trop-plein de déchets est aussi un casse-tête. Alors que les industriels du recyclage estiment souvent que les coûts sont trop élevés pour retraiter les déchets dans leur pays d’origine, certains ont eu recours aux décharges ou aux incinérateurs faute de mieux.

D’autres pourtant ont su s’adapter. La ville d’Adelaide, dans le sud de l’Australie, qui expédiait l’essentiel de ses déchets en Chine retraite désormais sur place 80% de ses détritus, la plupart des déchets restants étant envoyés en Inde.
« En aidant les acteurs locaux, nous avons été capables de retrouver des prix similaires à ceux d’avant l’interdiction chinoise », souligne Adam Faulkner, responsable de l’organisme qui gère les déchets du Nord d’Adelaide.


Si la Malaisie, la Thaïlande et le Vietnam, premiers pays visés par les industriels, ont pris des mesures pour limiter les importations de plastique, les flux ont été redirigés vers d’autres pays moins régulés comme l’Indonésie et la Turquie, selon le rapport de Greenpeace.

Mais alors que 9% seulement du plastique produit est recyclé, la seule solution à long terme est de fabriquer et de consommer moins de plastique, plaide l’organisation de défense de l’environnement. « Les circuits de recyclage n’arrivent pas à rattraper la production de plastique », souligne Kate Lin, chargée des campagnes de l’organisation.


Quelques titres:

Aux Etats-Unis, des centaines de villes, croulant sous leurs déchets, ne recyclent plus

Depuis que la Chine a décidé de cesser d’importer des déchets en plastique, papier et métal, les Etats-Unis sont confrontés à un grave problème de gestion de leurs détritus.






Il pleut du plastique. Littéralement. Partout. Tout le temps. Des centaines de microplastiques retrouvés quotidiennement dans une zone reculée des Pyrénées françaises le prouvent, rapporte ainsi une étude parue la semaine dernière dans Nature Geoscience.

 http://www.lefigaro.fr/sciences/meme-dans-les-pyrenees-il-pleut-des-particules-de-plastique-20190423

Des barrières géantes pour empêcher les déchets en plastique d’atteindre les océans

Il s’agit d’une véritable course contre la montre. Chaque année, plus de huit millions de tonnes de plastique se retrouvent dans la mer, se décomposent et sont confondues avec de la nourriture, une menace croissante pour la faune marine



 Presque tous les albatros du Pacifique ont maintenant des fragments de plastique dans l’estomac, responsables de la mort de plus d’un million d’oiseaux marins chaque année selon le Programme des Nations unies pour l’Environnement. 

Peu de gens savent que près de 90 % du plastique qui se retrouve dans l’océan y a été transporté par l’un des 10 fleuves les plus pollués au monde: le Yangtsé, le Nil, le Gange, l’Indus, le fleuve Jaune, le Hai he (fleuve blanc, à Tianjin en Chine), la Rivière des Perles, le fleuve Amour, le fleuve Niger et le Mékong.


Une expérimentation pilote sera réalisée ce mois-ci en Italie, sur le fleuve Lamone, tandis que des négociations avec la municipalité de Jakarta pour tester le système sur le Ciliwung sont bien avancées. «La montagne de déchets qui finit dans le Ciliwung, puis dans la mer, s’accumulant sur les îles en face du golfe de Jakarta, ruine les plages, dessert le tourisme et nuit gravement aux communautés locales», note Fabio Dalmonte, «sans parler des dommages environnementaux tels que le déclin de la population de poissons en mer et dans les rivières.».

 http://www.lefigaro.fr/sciences/des-barrieres-geantes-pour-empecher-les-dechets-en-plastique-d-atteindre-les-oceans-20190416




 Samuel Bollendorff

8 millions de tonnes de plastique déversés dans l'océan chaque année

C'est l'équivalent d'un camion d'ordures plastiques déversées chaque minute, selon le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Et cette quantité pourrait doubler d'ici 2030, si on en croit les prévisions de WWF, "menaçant la vie marine et notre propre santé", s'inquiète la présidente de l'ONG.


Plus:






lundi 22 avril 2019

Au plus profond de la solitude...



Voici ce qu’écrivait Hongzhi (  Wanshi) en parlant du zendo - salle de méditation- où dormaient les moines.
Il en commença la construction en 1132 et il fut terminé en 1134 :

« En hiver, il y fait chaud, en été frais. Pendant le jour, on y respire le parfum de l’encens, et la nuit une lampe y brûle. 




 Les moines/ nonnes  ouvrent leurs bols et mangent, se lavent les pieds et s’assoient. Ils cultivent la terre, ou nourrissent les bêtes.

Je leur indique comment parvenir au calme et à la paix.

En automne, l’eau déborde du vieux puits ; au printemps, le changement s’engouffre partout.



Au plus profond de la solitude, le silence est accompli ; quand nous agissons, notre activité s’étend autour de nous, éblouissante.

 Les couleurs s’effacent, mettant en valeur le sceau du lignage des Bouddhas et des Maîtres.

La lumière dissout les ténèbres, perpétuant la lampe qui illumine le monde. »







lundi 15 avril 2019

Notre - Dame: notre mémoire de lumière et d'or



Un matin de lumière et d'or


Un seul adjectif pour tant de nuances, de délicatesse, de lumière.. «  Doré », ce mince brouillard qui chatoie ce matin au-dessus de la Seine, nimbant Notre Dame et ses jardins pour un instant d'émerveillement, de joie et de mystère...

 


Dorée...mais pas tout à fait dorée,


discrète,

faite de brumes et d'air,

toute en reflets, en chatoiements,

en paillettes qu'on ne pourra saisir,

cette lumière de Paris en cette matinée de printemps

au -dessus de la Seine:






ce matin, dimanche, encore tôt, à l'heure sans voitures, sans bruits, je m'arrête sous la statue de Ste Geneviève tournée vers Notre-Dame:




vue d'ici, de dos, bordée de jardins, elle reprend sa taille imposante, entourée d'arbres, de ce mince brouillard qui se lève de la Seine -


doré - 


contours flous, silhouette élancée, reconnaissable entre mille, tours, gargouilles, dentelles -

dorées -

rosaces, prières, élan, joie....immobile et pourtant frémissante, elle flotte dans cette lumière -

dorée -

à côté d'elle, à la proue de pierre du square -

rouge- la vigne vierge se tend vers la Seine, s'étire, se baisse, frôle, et joue...



blanc – un cygne passe, hautain, indifférent, sorti de quelque carte postale...



et sur les berges -


dorées-


les feuilles attendent le premier rayon pour s'embraser, un peu de vert, un peu de jaune, mais surtout -


dorées-


petites flaques de lumière attachées aux branches, ou, sous mes pieds, tapis -


doré-


qui semble se refléter dans le ciel,


en particules, en mirages,

 

arcs-en-ciel tremblant dans la promesse du matin.






Sur la Seine: vaguelettes, ondes, étincelles -


dorées -


dans le sillage d'une péniche

dont le bruit – un court instant- fait frémir les corneilles qui sommeillent encore en haut des tours de Notre Dame.



Et la brume -


dorée-


se fond au ciel bleu,

qui l'absorbe, l'inhale, la transforme

en petits nuages tout ronds,

en bancs de vapeur,

en carillons;


et quand les premières voitures s'élancent sur le pont,

les dernières gouttelettes dorées se dispersent dans le vent qui se lève. 

 



Alors retentissent les cloches de Notre Dame:




«  Nous sommes là! Nous sommes là! »...



Et comme l'on voudrait qu'elles apportent la paix sur toute la ville...




 paru dans la Vie, les Essentiels, juin 2016

Photos: Lulena 



vendredi 12 avril 2019

Ma main caresse les étoiles...

Au Temple du Sommet

La nuit je loge au temple du Sommet
Ma main caresse les étoiles.
Je n'ose élever la voix
De peur d'éveiller les habitants du ciel.

Li Po 






Montagne de printemps, nuit de lune

La montagne de printemps déborde d'instants parfaits...

Jouons jusqu'à la nuit dans l'oubli du retour!

Je puise de l'eau - la lune se love dans les mains ;

Je taquine les fleurs - leurs senteurs m'inondent. 


La joie efface le proche et le lointain.
 
Comment partir, prisonnier des parfums?

Au Sud, quand la cloche frémit,
Les terrasses glissent dans le bleu subtil.

Yu Leang Che



Matin de printemps

Un sommeil de printemps ne sait nulle aube.
Les trilles des oiseaux entourent le dormeur.

Cette nuit bruissement du vent et de la pluie:
Combien de pétales emportés...?

Mong Hao-Jan




Extraits de :  La Montagne Vide  éd. Albin Michel 
Photos: Lulena


dimanche 7 avril 2019

Un corps toujours pur: naissance du Bouddha








Laver un corps toujours pur



Discours tenu dans la Salle du Dharma, pour le Bain anniversaire du Bouddha



Quand le M° Zen Hongzhi ( jap.Wanshi) était Supérieur de Tiantong, dans un discours fait lors du bain du bébé Bouddha, il dit: 

" Ceci est l'eau complètement claire de la vacuité de la nature du soi; le corps parfaitement brillant de la pure sagesse.


 Nous n'avons donc pas besoin de laver ce corps; il n'y a pas un grain de poussière qui existe. 

Ainsi, il devint Bouddha, vainquit les démons, atteignit l'autre rive et quitta cette rive de l'illusion. Ce parler-bébé « baba-wawa »1 était au début , et cette promenade en rampant au hasard devint la cause ( de devenir Bouddha). 


 


En cette occasion, Shakyamouni Bouddha, ne te mets pas en colère si nous versons de l'eau polluée sur ta tête. 

Pourquoi ne pas invoquer le pouvoir d'2Avalokiteshvara, et naturellement cette insulte rebondira vers celui qui en est à l'origine.


Personnes pleines de bienveillance, qu'en est-il juste quand la louche ( pour verser l'eau sur le Bouddha) est dans votre main?
 
Sans étudier, nous ne pouvons pas développer la moindre sagesse."

 
Le Maître Dogen poursuit: 

" Cet ancien Bouddha, mon oncle du Dharma, était de la branche de Daokai. 
Moi, Eihei, descendant de Wanshi, j'ai composé ces vers:



Au moment de sa naissance, trois mille mondes tremblèrent.

Sur le lieu de son éveil, 80.000 portes se sont ouvertes en grand.

Verser de l'eau sur la tête de son corps toujours pur,

Est une mise en scène d'une embarrassante sincérité.



Eihei Kuroku (1248) M° Dogen

April - Buddha's Birthday Assembly by Issho Fujita

 https://global.sotozen-net.or.jp/eng/library/sermon_archive/201104.html



Zen master Daichi (1289-1366) wrote a verse entitled "Buddha's Birth." 


"In Jambudvipa, there are eighty-four thousand castles.
 
Without using any weapons such as swords and shields, great peace is created.
 
We capture Gautama, a daylight thief, alive.
 
So we do not bother to give him a blow with a stick, as Unmon once said."


In Indian cosmology, Jambudvipa is considered a human world.


It is said to be filled with 84,000 earthly desires which cause us to suffer. These earthly desires are likened to "castles" in this verse. We tend to think that our practice is to attack and destroy those castles, believing that we can never attain awakening unless we extinguish all earthly desires.





The Buddha was born into Jambudvipa in order to teach us that that is not the case. He showed us the way to live in peace without resorting to battle against the castles of earthly desires. 

He never taught how to invent and use weapons to destroy them. 

True peace is not possible so long as we rely on weapons. 

 


Chinese Zen master Unmon once blamed the Buddha for tricking us like a wily thief by talking about delusion and enlightenment as if they exist separately. 
So we started a kind of spiritual war against delusion for the sake of enlightenment.

 According to Unmon, Gautama made uncalled-for statements only to misguide us to practice as though we were at war. 

He said, "If I had been there when Gautama was born, I would have given him one fatal blow so as to bring peace back to the people's mind". 
(Of course he is actually praising the Buddha through an expression of reproach). 




Zen master Daichi says that if only we can capture the Buddha alive, we need not perform "Unmon's one blow" to the Buddha to correct his error.


How is it possible to create great peace without using weapons? How can we capture the Buddha alive? 



The answer is to sit zazen of shikantaza. In zazen we do not fight against whatever happens to us. We do not apply any method or technique as a weapon to win the fight. Instead we simply accept it and naturally let go. 

Zazen is to "cease fire" and to create a profound peace within oneself and the world.


During zazen, "sitting-buddha" is being actualized in a vivid way with our whole body-mind. In that sense a new Buddha is being born moment by moment. 

That is how we capture the Buddha alive. 



In this verse of celebrating Buddha's birth, Zen Master Daichi points out that the purpose of the Buddha's birth into this world is to show us how to "bring about peace in our life without fighting against our earthly desires." 


And he suggests we practice and realize it through zazen by which we "capture the Buddha alive." 


As the sixth descendant of Japanese Soto Zen tradition (Eihei Dogen--Koun Ejo--Tettsu Gikai--Keizan Jokin--Meiho Sotetsu--Gida Daichi), he tries to convey what zazen is all about by describing the significance of the Buddha's birth.



In our Soto tradition, we observe Buddha's Birthday Assembly on April 8th to commemorate his birth. Sometimes it is called "Hanamatsuri", meaning "Flower Festival", because he was born in the flower garden in Lumbini. 






As well as performing a solemn ritual and sutra chanting, people also ladle ama-cha (a tea prepared from a variety of hydrangea) on a small standing baby Buddha statue in a pavillion with a roof decorated with flowers. 

It is also a day for us to remind ourselves how lucky we are to be born into this world as a human being, because we can meet with wonderful teachings and practices taught by the Buddha.





1 Ce « parler-bébé »: fait réf. à la phrase « Moi seul suis Bouddha...»; de même « en rampant au hasard » fait réf. aux sept pas faits par le bébé Bouddha.



2« Invoquer le pouvoir d'Avalokiteshvara, et naturellement cette insulte rebondira vers celui qui en est à l'origine » 
Ces mots sont repris du chapitre sur Kanzéon du Sutra du Lotus: « La porte universelle du Bodhisattva Kanzéon »




La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...