samedi 25 mai 2019

Ah! L' illumination...

"Quelle joie" 
in Chuchotements
Ko Un, Corée du sud, ex-moine bouddhiste, ex-prisonnier politique, actuel poète

Bouddha: 

            Sopheap Pich, artiste cambodgien, 

osier et bambou,
 Metropolitan Museum of Art, NY


lundi 20 mai 2019

Rosa L. indiciblement heureuse...

première publication: le mardi 25 juin 2013 - et depuis...? 

Le monde va toujours à vau-l'eau, les coccinelles se promènent encore sur les branches- mais pour combien de temps?  et les prisons sont toujours pleines, ici, en RDC, en Irak, en Afrique du sud, au Mexique..etc, etc...


Indiciblement heureuse...

  Tous ceux qui m’écrivent gémissent et soupirent de la même façon. Je ne sais rien de plus ridicule que ça. Tu ne comprends donc pas que le désastre général est bien trop grand pour qu’on s’en lamente ? Je peux me désoler que Mimi soit malade ou que quelque chose n'aille pas pour toi. Mais quand le monde entier va à vau l’eau, je peux chercher à en comprendre les raisons mais du moment que j’ai fait mon devoir je reste calme et de bonne humeur.
 
Chérie, quand on a la fâcheuse habitude de chercher des gouttelettes de poison dans chaque fleur, on trouve, aussi longtemps qu’on vit, des raisons de gémir. 

Prends donc les choses à l’envers et cherche du miel dans chaque fleur et tu trouveras toujours des raisons d’être gaie et sereine ; et puis crois-moi le temps que je passe sous les verrous n’est pas non plus perdu. Il apparaîtra dans le grand équilibre des comptes. 

Je suis d’avis que l’on doit mener la vie que l’on croit juste sans vouloir être payé comptant de la main à la main et qu’à la fin sans doute tout s’éclaircira. Sinon je m’en fiche aussi, après tout ! Je me réjouis déjà tellement de la vie ! Tous les matins j’inspecte l’état de mes fleurs sur les arbustes.

   
  Tous les jours, je rends visite à une toute petite coccinelle que je maintiens en vie depuis une semaine sur une branche, malgré le vent et le froid, dans un chaud bandage de coton ; je regarde les nuages, toujours nouveaux et toujours plus beaux. 

Et au fond je ne me sens pas plus importante que cette petite coccinelle. Et dans le sentiment de cette infinie petitesse, je me sens indiciblement heureuse. 

 

Rosa Luxemburg, lettre de prison, le 15 mars 1917.

Là-bas, dans la ville




mercredi 15 mai 2019

Pleine lune de mai: la Fête de Vesak

  2022 lundi 16 Mai Pleine lune- Vesak
 
au sri Lanka: dimanche 15 mai
 
En Inde, et dans tous les pays d'Asie du Sud Est, le jour de commémoration de la naissance, de l'éveil et de la mort de Bouddha est nommé Vesak (du nom du deuxième mois lunaire du calendrier hindou, Vaisakha) et Buddha Purnima, soit la Pleine Lune du Bouddha.

  Dans tous les pays bouddhistes, les dévots laïcs vont faire ce jour là des efforts pour le bonheur des autres personnes, spécialement les malades, ou les personnes âgées. Ils distribuent des cadeaux ou font des dons d'argent, aux organismes charitables. 


 

Pendant Vesākha on décore et on illumine les temples, on peint ou on crée à partir de divers matériaux des scènes représentant la vie du Bouddha. On apporte des boissons fraîches, ou des plats végétariens à partager entre tous ceux qui vont se rendre au temple ce jour-là, et bien sûr, on rend hommage à l'Eveillé, on prend Refuge dans les Trois Trésors.

Cette commémoration a lieu lors du jour de Poya du mois de mai (pleine lune de mai). 


Vesak au Sri-Lanka වෙසක් :

Des lanternes sont allumées et lâchées dans le ciel.Les lanternes de Vesak s’appellent des Vesak koodu et elles éclairent  la plupart des maisons du pays.
L’éclairage signifie une offrande à la mémoire du Bouddha qui a transmis le message du Dhamma. Dans les temps anciens, les gens utilisaient leurs lampes à huile d’argile pour s’éclairer. Lorsque les bougies sont devenues populaires, des lanternes colorées ont été fabriquées dans différentes formes et couleurs.


En ce jour saint, le « Dana » (la charité) joue un rôle important. C’est un signe de partage de joie et de paix avec les gens. Donc si vous vous trouvez dans les rues, attendez vous à voir beaucoup de gens dans les rues pour manger, car en cette journée de fête, la nourriture y est gratuite. 

Pendant la semaine du festival de Vesak, la vente d’alcool et de chair est strictement interdite, les abattoirs sont fermés sans exception.
Outre les aspects religieux exclusifs du festival, les bouddhistes du Sri Lanka décorent leurs maisons et leurs lieux publics et organisent diverses manifestations culturelles.

Souhaitons que le retour vers la paix accompagne ces journées de commémoration du Dharma...Au Sri Lanka comme en Birmanie, comme dans tous les pays qui ont reçu les Enseignements du Bouddha




 En Indonésie, la nuit de la pleine lune de mai, se tient un festival au temple de Borobudur dans le centre de Java
Une procession au flambeau démarre du temple de Mendut, situé à 8 km


 passe par celui de Pawon et arrive au Borobudur. 


Là, la procession grimpe les marches jusqu'au sommet. 


 Des centaines de moines en robe safran la mènent, portant des fleurs et des cierges qu'ils allument au moment où la lune apparaît à l'horizon. Les moines commencent alors leurs prières, leur méditation et leurs chants jusque tard dans la nuit. 


Hari Raya Waisak




Jour de joie, jour de générosité, jour de lumière...

Que ce jour soit ainsi pour vous!

dimanche 5 mai 2019

Pourquoi des statues?






Pourquoi des statues? C'est une question qui revient souvent; il me semble qu'avec le temps, nous comprenons l'importance de la beauté qui ouvre notre esprit et notre cœur et nous rapproche de tous les êtres humains.



" J'aime bien ce qu'on fait ici, la méditation, la vie simple. Mais il y a des choses que je ne comprends pas. Par exemple, pourquoi toutes ces statues? A quoi est-ce que ça sert ? "

Sa question m'amuse car elle fait naître un souvenir: la première fois que je suis allée à une retraite de méditation bouddhiste, j'ai traversé résolument le grand hall pour demander: "Pourquoi y a-t-il une statue sur l'autel? Pourquoi pas des fleurs, une belle pierre ou rien du tout?" Je ne me souviens pas de la réponse qui n'avait pas dû me convaincre, mais presque vingt ans plus tard, je suis heureuse qu'il y ait des statues!




Celles qui sont au monastère sont des cadeaux: il y a dix ans, une femme est arrivée avec dans les bras une grande statue en bronze de Bouddha méditant, au visage paisible - 

une statue qui a trouvé sa place dans la salle de méditation et qui, lorsque mon esprit galope ou lorsque je me sens renfrognée, me rappelle qu'il y a en moi un autre espace, une autre façon d'être. 



Statue-rappel, statue –miroir, déjà.







Puis il y a deux ans, nous avons reçu du Japon une petite statue en pierre, d'un "apprenti-Bouddha", appelé Jizo. On trouve souvent ces statues au creux des chemins, ou en pleine ville, un peu à l'écart. Jizo Sama (Sama est un terme de politesse) protège les enfants et les voyageurs – nous tous donc, voyageurs que nous sommes entre naissance et mort. 



Depuis que ce Jizo Sama, aux traits souriants finement sculptés a été installé dans la cour, sous le cerisier, il me semble qu'il y a quelque chose de changé. 

Quand je fonce sans rien voir, la petite statue m'attrape du coin de l'œil, et je ralentis, le temps d'une respiration, pour revenir à l'instant, au lieu précis où je suis dans mon voyage. J'ai vu beaucoup d'autres personnes faire de même! 

Statue-rappel, statue-miroir, encore.



Et bien sûr, ce qui me touche dans ces deux statues, comme dans les merveilleuses statues de Bouddhas khmers, dont le sourire voilé et pénétrant, nous oblige, dirais-je, à sourire en retour, le cœur apaisé, c'est leur beauté. 


J'entends par beauté les sentiments de grâce que certaines choses font naître en nous: les arbres en fleurs, la première neige, le chant de la source…Mais la nature est hors de nous alors que ces statues ont été crées par un autre être humain.

 Cela les rend, pour moi, encore plus précieuses. Car lorsqu'elles sont " belles ", je sais qu'elles ont été pensées, puis réalisées avec les mains et le cœur. 

Et apparaît "la transmission de cœur à cœur": nous nous regardons d'être humain à être humain, et nous voyons un bouddha, un être d'éveil et de compassion. 

Statue-miroir, statue-rappel de notre véritable nature.

Il y a peu, j'ai reçu une statuette de Bouddha. Un soir, je me suis assise en méditation devant cette statue, une petite bougie posée près d'elle. 

Ombre et lumière jouant sur le bois sombre et la peinture dorée, il me sembla rejoindre la foule innombrable de tous ceux qui, au cours des âges, se pressèrent dans les temples obscurs, émerveillés par ces formes scintillantes échappées de l'obscurité.



Alors, que répondre à ce jeune homme? On est bien arrogant quand on veut toutes les réponses, et tout de suite, je me souviens…

La seule vraie réponse, celle qui respecte l'intelligence de l' apprentissage est de lui dire d'attendre; soit il trouvera les réponses par lui-même- et ce sont là les seules réponses que nous pouvons entendre, à la fois avec l'esprit et avec le cœur- soit elles n'auront plus d'importance, car elles ne l'intéresseront plus!

Je ris: " Eh bien, c'est comme ça! ". Et je vois qu'il n'est pas trop content, et même un peu vexé...

Laissons la place aux statues pour lui apprendre à cheminer avec le temps, à cheminer avec les autres.




La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...