mardi 22 septembre 2015

Blancheur d'automne...

Blancheur d'automne



Pour nous, l'automne est marron, c'est une chose entendue: marron comme la boue qui bloque les sentiers, mais aussi comme les délices annoncés de châtaignes à venir, saisies sur le poêle, ou grillées sous les braises

l'automne est rouille et cassant comme les feuilles mortes qui s'entassent au gré du vent, aspirées pour ne pas « salir » dans les villes, ignorées, ou collectionnées par les enfants, sur nos routes de montagne.

 Sous l'herbe jaunie, déjà apparaît la terre, brune, riche et compacte, aux os de cailloux sans cesse renaissants – et, sous les grands pins, autres délices: marron clair tachetés de rouge ou de blanc, ou jaunes orangé comme un dernier éclat du soleil, les champignons se cachent, pour être ramassés seulement par les familiers de la forêt...



Enfin, marron triste, le petit bruit de la pluie, la pluie encore, qui ruisselle sur les vitres: bruit d'automne!
 



Et pourtant, en d'autres lieux, loin d'ici, l'automne est blanc: brouillards qui montent du fleuve et enserrent les maisons aux toits de chaume, brumes accrochées aux pics effilés, qui s'étendent, se dispersent, cachent et dévoilent dans un même moment




translucides robes, voiles diaphanes négligemment enroulés par la main de quelle déesse – transparence des gouttes de rosée, presque invisibles aux premières lueurs de l'aube pâle, quand dans un ciel encore gris palpitent les dernières lueurs des étoiles-

 un monde fantomatique où se glissent des ombres, depuis longtemps disparues des creux de nos vallons – ou qui sait...?
 




Car c'est ce monde magique qui nous accueille ce matin, monde de blancheur et de silence. Déjà disparaît le toit de la maison des voisins, englouti par le brouillard; déjà le chemin de montagne s'engouffre dans la brume, ne laissant que les silhouettes étrangement déformées des grands pins, pour nous faire signe, pour nous rassurer : le monde est encore là, il renaîtra peut-être, plus tard, lorsque nous ne regarderons plus.
 


Pourquoi l'imaginons-nous parfois triste, cet automne qui s'approche? 
 


Il n'est ni fin, ni début, il n'est qu'en lui-même, tout entier absorbé dans cette goutte de pluie, complètement présent dans l'abandon de la feuille, qui tourbillonne et se confie à la terre. 
 


Il est promesse aussi, promesse de repos et de recueillement, de transformations et de mystère: ces graines qui tombent, ne sont-elles pas vies à venir, découvertes futures, renouveau du monde,?
 

Il est exigence: il me demande, ce monde tout blanc qui m'entoure, de voir vie et mort mêlées, de saisir en même temps ce qui fut et ce qui sera; avec douceur, il me montre le grand rythme de l'univers, dans lequel danse mon corps, et chacun des atomes qui le compose; il forme, et transforme, la nature et mon âme.


Aujourd'hui, la respiration du monde me porte et m'enveloppe, me calme et m'apaise. 
Je ne crains pas cette blancheur qui efface mes rêves de soleil et de fleurs; je sais que, moi aussi, je dois perdre, et retrouver, être la branche, et l'arbre et la feuille, et la terre.
 

Perfection de l'automne, qui prend et donne, dans un seul mouvement.
 



Il est changement - allons-nous le craindre?
Il est beauté- saurons-nous le regarder?


Lulena La Vie Les Essentiels



dimanche 6 septembre 2015

Partir et ....à bientôt!






  
    Partir....et























...rencontrer des nonnes : Sakyadhita



 









Buddha's Daughters, les Filles de Bouddha :












Mutta, femme libre,

sois libre comme la lune est libérée

de l'éclipse

et des mâchoires obscures du 
dragon Rahu.


Avec un esprit libre,

sans dette,

apprécie ce qui t'a été donné,

cette aumône de nourriture.
 

















Née après Shakyamouni

morte avant Maitreya



ma vie

certes

commence

et se termine

entre deux Bouddhas



mais la naissance

n’est pas la naissance

et la mort

n’est pas la mort



Lung Po

le vieux pin

sereinement repose

entre deux nuages...





Lung Po







...être touchée par Borobudur

 

























Le temple de Borobudur, en indonésien Candi Borobudur, est une importante construction bouddhiste, construite aux VIIIe et IXe siècles à l’époque de la dynastie Sailendra dans le centre de l’île de Java en Indonésie1.
Le site, construit aux alentours de l’an 800, semble avoir été abandonné vers l’an 1100.












Le temple est à la fois un sanctuaire dédié au Bouddha, mais aussi un lieu de pèlerinage bouddhiste. C’est à la fois un stûpa et, vu du ciel, un mandala. Il forme un carré d’environ 113 mètres de côté avec, à chaque point cardinal, une partie en saillie accompagnée aux quatre angles par une partie en retrait.






Il est constitué de quatre galeries successives de forme géométrique. Celles-ci sont superposées et les trois plus hautes forment une représentation de la cosmologie bouddhiste. Comme l’ensemble du monument, ces galeries sont couvertes de bas-reliefs, dont la longueur totale est d’environ 5 kilomètres, relatant les divers épisodes de la vie du bouddha Sakyamuni. Ces bas-reliefs furent taillés in situ dans de la pierre volcanique grise par différents artisans qui réussirent néanmoins à préserver l’unité artistique du monument.

Après avoir traversé les quatre galeries, le pèlerin atteint la terrasse supérieure, elle aussi surmontée de trois terrasses circulaires concentriques bordées de 72 stûpas (respectivement 32, 24 et 16). Ils consistent en des cloches de pierre ajourées logeant des bodhisattvas. Au centre de ces terrasses et donc au sommet du Borobudur, un autre stûpa couvre un bouddha inachevé, dont on ignore s’il a été rajouté après coup ou s’il était présent à l’origine.










  Borobudur est resté caché des siècles par les cendres volcaniques et la jungle. Les raisons de l’abandon du site sont encore mystérieuses. On ne sait pas pourquoi le temple a cessé d’être un lieu de pèlerinage bouddhiste. Entre 928 et 1006, le centre du pouvoir local se déplaça vers le Java oriental et une série d’éruptions volcaniques eurent lieu, sans que l’on sache si ces événements étaient liés, même si plusieurs sources mentionnent cette période comme celle de l’abandon du temple.












  ...visiter Saïgon et Hanoï







Saigon Ou "Ho Chi Minh Ville"


















Le pays d’avant


Le pays d’avant
 

Il est vert
 

Rizière
 

Pays de cocagne
 

De cocotiers
 

Pays de montagnes
 

De bananiers



Le pays d’avant
 


Il est bleu
 

Il est sel
 

Il est feu
 

Il est miel 

Déli-ciel


Le pays d’avant
 

Il est doux
 

Il est boue
 
Pays de rivières














Pays de lumières
 

Naguère
 

En guerre
 

Pays de veuves


 Le pays d’avant
 

Il est fruit
 

Tendre
 

Goûté
 

Il est pluies
 

 Cendres
 

D’été








Il est bruits
 

Des cités
 

Brûlantes
À vendre

Le
 pays d’avant
 

Il est visages
 

Sans âge
 

Villages
 

Paisibles
 

Il est facile
 

À voir
 

Difficile

À avoir


Invisible




                           



 

Le pays d’avant
 

Il est moussons
 

Violentes
 

Il est frisson
 

De voix lentes
 

De terres
 

Sanguinolentes
 

De mers
 

Indolentes
 

De mères
 

Implorantes











Le pays d’avant
 

D’avant quoi
 

D’avant qui D’avant moi
 

D’avant ici
 

Devant vous


Devons-nous
 

Pleurer
 

Pays leurré
 

Souvent
 

Enterré
 

Sous le vent 


                     
Effleuré
 

Dans les rêves
 

Flairé
 

Serré
 

Emmuré
 

Murmuré
 

Du bout des lèvres
 

En déshérence
 

Errance Désespérée











Le pays d’avant
 

Il n’existe plus
 

Il est perdu
 

On n’a jamais su
 

On l’a jamais vu
 

On n’a jamais pu
 

Le prouver
 

Le retrouver

                                                                                       
                                                               Le pays d’avant
                                                                                                    
 Il n’existe pas

Thanh-Vân Tôn-Thât LE PAYS D’AVANT







et Hanoï

 
Kiêp sau nguyên chang lam nguoi


Dans ma vie future je ferai le serment de ne jamais devenir un homme


Lam cây thông dung giua troi ma reo


Mais un pin chantant au milieu du ciel

Nguyen công tru
 

 














 















De l'exubérance du printemps, le monde n'a pas fini de jouir

Le Fleuve Rouge, aux flots impétueux coule sourdement

Le sang de la vie inonde la terre rouge

Le rythme de l'univers élève le lit du fleuve


J'entends le monde à grand pas déplacer les montagnes

Je l'entends puissamment rouler la lune, les étoiles


Et je vais seul sur la chaussée petite

Participant à la course rapide des quatre vents

Je vais plus vite que la force humaine



Je fais entrer mon âme dans celle de l'univers      

Huy Cân

  




...revenir...après le 14 juillet



  Affrontant l'été
de toutes mes forces
qu'il me paraît beau! 

Hitomi Okamoto











Une tomate dans ma paume

- je l'offre au bouddha

je l'offre à mes parents morts

Santoka


L'été arrive
avec se breloques
en guise de coquillages 
Mayuzumi Madoka






























Dans une pêche rose

les cercles concentriques

du cosmos



Minako Tsuji







Les arbres     toutes 
les portes de l'été
s'ouvrirent d'elles-mêmes

 JP Denis
                                     Les arbres  suis-je vraiment revenu
                                                      de ces confins bleus
                                                      d'extrême silence?
                                                               JP Denis




A bientôt !






 





 poèmes :

Bouddha et les femmes ed Albin Michel
http://www.aafv.org/thanh-va

http://nuageneuf.over-blog.com/article-petit-aper-u-de-poesie-vietnamienne-55246861.html
 
Haijins japonaises
Le poème court japonais d'aujourd'hui
Me voici forêt  JP Denis 


Lulena











et adieu la vieillesse !







 
Lune brillante - je traverse les champs de riz
près de mon ermitage
au loin, les montagnes revêtues de brume




Début d'automne
une lampe là-bas
à la tombée du jour 




Attendez donc la lumière de la lune
le sentier de montagne
est couvert de châtaignes









Les voix de l'automne
je les ai entendues
comme d'anciennes musiques











 le vent est frais la lune brillante
 venez donc danser
et adieu à la vieillesse



Venez donc danser! Venez donc danser!



  Haikus: Ryokan, Oigaki, Buson


mardi 1 septembre 2015

Pour se connaître parfaitement...



pas encore l'automne, 
mais déjà une fraîcheur
un parfum de feu de bois
une ou deux feuilles tombées
un matin transparent
un bâton d'encens presque consumé
une promesse de terre, d'humus et de forêts
et une lune pleine ronde blanche 
pour se connaître parfaitement

La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...