dimanche 23 mars 2014

Ici, maintenant, tout est neuf!



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Un seul mot - mais juste!
Les âges passés ne bougent pas.
Les pousses de peuplier font naître de nouvelles brindilles.
Les fleurs de prunier couvrent les vieilles branches.





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Former des milliards de terres à travers leurs fleurs, et s'épanouir dans chaque terre, est le travail des fleurs de prunier. Sans la vertu des fleurs de prunier, il n'y aurait pas de vertu de la pluie ou de la rosée. 

Les ruisseaux de la vie sont issus des fleurs de prunier.

Ne pensez pas que les fleurs de prunier sont seulement la neige sur le monastère de Shaolin du Mont Song. 

Elles sont les prunelles du Tathagata illuminant  au-dessus des têtes et sous les pieds. 

Ne pensez pas que les fleurs de prunier sont seulement la neige de la Montagne de Neige, ou du palais des Neiges.  

Elles sont les prunelles de l'oeil du véritable enseignement du vieux Gautama.

Les prunelles des cinq yeux sont complètement manifestées dans ce lieu. Les prunelles des mille yeux sont complètement manifestées dans cet oeil.




www.paularthic.com


Sachez que les fleurs et le sol sont entièrement non-naissance. parce que les fleurs sont non-naissance, le sol est non-naissance. Non naissance signifie: sagesse insurpassable. Voir "ceci" juste à cet instant est "fleurs de prunier dans la neige, juste une branche". 


Sol et floraison, la naissance pénétrant la naissance. (...)

Le monde entier est sol-esprit; le monde entier est floraison-coeur.

Parce que le monde entier est floraison-coeur, le monde entier est fleurs de prunier.

Parce que le monde entier est fleurs de prunier, le monde entier est la prunelle de Gautama.

" Ici, partout, juste maintenant": ce sont les montagnes, les rivières et la terre.  Chaque chose et chaque instant est la réalisation de " je suis originaire de cette terre, je transmets le dharma, je sauve les êtres pris dans l'illusion,. une fleur s'ouvre : cinq pétales; le fruit mûrit de lui-même."

Bien qu'il y ait la venue d'Inde et la marche vers l'est, c'est le partout des fleurs de prunier
juste maintenant.


katsushikahokusai.org


Bonne fortune au premier jour de l'année;
les myriades de choses, toutes, sont neuves.
En se prosternant la grande assemblée s'y reflète.
Les fleurs de prunier s'ouvrent et le printemps arrive.




M° Dogen : Baige -Fleurs de Prunier- in Moon in a Dewdrop

Traduction Lulena - parce que chaque jour est le premier jour...



mercredi 19 mars 2014

jeudi 13 mars 2014

Frère des bêtes sauvages...

photo Liliane
Nous sommes tous faits de poussières d'étoiles. 

Frères des bêtes sauvages et cousins des fleurs des champs, 


Photo Marcelo
nous portons tous en nous l'histoire cosmique.

Le simple fait de respirer nous relie à tous les êtres qui ont vécu sur le globe. 

Par exemple, nous inhalons encore aujourd'hui des millions de noyaux atomiques partis en fumée lors du supplice de Jeanne d'Arc en 1431, et quelques molécules provenant du dernier souffle de Jules César. 
 

Les milliards de molécules d'oxygène que nous inhalons avec chaque bouffée d'air ont été un jour ou l'autre dans les poumons de chacun des cinquante milliards d'individus ayant vécu sur Terre. 



Quand un organisme vivant meurt et se décompose, ses atomes sont libérés dans l'environnement, pus intégrés dans d'autres organismes. 








Nos corps contiennent ainsi environ un milliard d'atomes qui ont appartenu à l'arbre sous lequel le Bouddha a atteint l'Éveil... Il y a quelque deux mille cinq cents ans.


Trinh Xuan Thuan



dimanche 9 mars 2014

11 Mars - renaît la lumière


 










Tout disparaît. La pratique continue...



Zoketsu Norman Fischer Shambala Sun Mai 2012

Le récit de la disparition du Bouddha, telle qu'on la trouve dans le Mahaparinibbana Sutra du canon pâli est d'une beauté austère. Le Bouddha ayant déjà « renoncé à la force vitale » et annoncé le moment et le lieu de sa disparition, est entouré de ses disciples. Il leur demande s'ils ont des questions ou doutes ultimes, et devant leur silence – et grâce à sa clairvoyance- il réalise qu'ils sont fermement établis dans l'éveil.





 Il prononce alors ses dernières paroles, pour eux et toutes les générations suivantes de pratiquants : 
« Maintenant, moines, je vous le dis : tout ce qui est composé a la nature du changement. Soyez diligents dans votre pratique. »

Puis le Bouddha entre dans les différents niveaux de méditation, disparaissant finalement de cette vie . Les moines qui ne sont pas encore complètement éveillés «  s'arrachent les cheveux, lèvent les bras, se jettent par terre, et pleurent avec un chagrin extrême en criant « Trop tôt ! Trop tôt ! ».

Mais les moines pleinement réalisés restent attentifs et disent : «  Tout ce qui est composé est impermanent. A quoi bon pleurer ? »

(...)
 
Dans la façon dont cette scène finale est racontée, le contraste entre les moines qui expriment leur chagrin et ceux qui reçoivent la disparition du Bouddha avec équanimité ne pourrait pas être plus grand. Le sutra semble impliquer une désapprobation des premiers et une approbation des seconds.
 
Ou bien peut-être que désapprobation/approbation est dans notre façon de lire.


Parce que si l'impermanence est la permanence est la Nature de Bouddha, alors la perte est la perte est aussi le bonheur, et les deux sortes de moines doivent être approuvés. L'impermanence n'est pas seulement à dépasser et à conquérir. Elle est aussi à vivre et à apprécier, parce qu'elle reflète tout ce qui est de notre nature humaine.

Les moines qui pleurent et qui crient n'expriment pas seulement leur attachement, ils expriment aussi leur immersion dans cette vie humaine, et leur amour pour quelqu'un qu'ils révèrent.

 
J'en ai fait l'expérience plus d'une fois dans les moments de grandes pertes : (…) mes larmes et ma tristesse sont l'expression de l'amour, et ma douleur me fait aimer davantage le monde et la vie. Chaque apprentissage de l'impermanence , personnel et émotionnel que la vie a été assez généreuse pour m'offrir, a approfondi mes possibilités d'aimer.

 
Le bonheur que la pratique spirituelle promet n'est pas une félicité sans fin, une joie sans fin, une transcendance infinie. Qui voudrait cela dans un monde où il y a tant d'injustice, de tragédies, de malheurs, de maladies et de mort ?

 
Ressentir le fléau de l'impermanence et de la perte et l'apprécier en même temps profondément en tant que splendide essence de ce que cela signifie « être tout ce qui est » - voici la vérité profonde dont j'entends l'écho dans les dernières paroles du Bouddha.

 
Tout disparaît. La pratique continue.















Poème de Noiri Roshi  ( Maître de Moriyama Roshi) :

La transmission juste

est la prosternation

en signe de gratitude



L’Éveil juste est le véritable Maître



Lorsque la foi pure apparaît

pratique et action juste
          ne font plus qu'un












               Au-dessus du toit            
de tuiles bleues
la lune
comme un ballon d'enfant



























La cloche sonne; le son en est tout doré de soleil






L'univers entier ( tel quel) est le véritable corps humain.
L'univers entier est la porte de la libération.
L'univers entier est l'oeil du bouddha Vairochana.
L'univers entier est le corps du Dharma du soi.

 Yuibutsu Yobutsu. Seul un Bouddha reconnaît un Bouddha SBGZ






















Le corps en son entier – une clochette du vent


bouche ouverte suspendue dans le vide


n'offrant aucune prise au vent


ne parlant que de sagesse 


pour le bien des autres.


M° Nyojo cité dans « Inmo » Shobogenzo M°Dogen










 Juste deux mots qui tournent dans ma tête pour dire notre vie humaine, ses limites, notre Nature de Bouddha, sans limites, 
et notre Voie, toujours là: "aimer" et "lumière" - et bien sûr, "merci " est dans chacun de ces mots, à chaque instant...







 
Dans la montagne vide l'homme est sans forme


Où la voix seule vient en échos.


Les ombres du couchant s'inversent dans la forêt-


Sur la mousse renaît la lumière

Wang Wei










Plus de photos du Japon: http://zendo3tesoros.wordpress.com/zuigakuin/


mercredi 5 mars 2014

paris, hiver, fin d'hiver...



Sur la table
un reste de carottes
la pluie la pluie la pluie





Plutôt apaisant
dans l'obscurité tombante
le tic-tac du four




Les pavillons de banlieue
ont mis leurs casquettes
-parés pour l'hiver !





Lumière d'hiver
chaque pavé se transforme
en poisson d'argent





Parfum du thé grillé :
au plus froid de l'hiver
  un strident MIIIII...mimimiiiii...






après zazen
les choses du monde apparaissent
fétus de paille



Sortant de la douche
tout le grand océan
dans mon oreille gauche !











Marguerites blanches
à côté du Bouddha-
un petit air de fête !









Je me souviens ce matin
du moment où je penserai 
qu'au fond soixante ans
ce n'est pas si vieux









La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...