mercredi 29 janvier 2014

J'ai mis mes chaussures et j'ai marché



Le long chemin

Dans mes chaussures réside le dieu
Ah ! Combien j'ai marché sur ce long chemin !
Nulle part il n'y avait de chemin familier,
j'ai seulement mis mes chaussures et j'ai marché

Depuis le jour où j'ai appris à marcher
entre la terre et moi il y avait les chaussures
alors en titubant pas à pas
je suis simplement arrivée jusqu'ici

Combien légères les chaussures que portent les oiseaux !
Et quelles chaussures portent le vent ou la rivière ?

Les chaussures où habitent mes pieds
qui ne sont pas encore sages et solides comme les racines de arbres -
puis-je les enlever maintenant ?
Puis-je apprendre la liberté de ce courant d'eau ?
Je me le demande assise sur la rive

Cependant la vie est un escalier escarpé
qui refuse l'envol

Aujourd'hui arrivée en ce lieu lointain
je prononce enfin le nom redoutable : dieu !
Dans mes chaussures qui désirent ardemment marcher sur la terre
réside le dieu


photo:Maguy

Celle qui mangeait le riz froid
Moon Chung-hee




mercredi 22 janvier 2014

La couleur et le parfum 1.





" La couleur et le parfum" dit-on en japonais ( iro mo ka mo) pour signifier " l'apparence et la substance".

Les cinq sens sont-ils vraiment séparés? Au Japon, on dit qu'on peut voir un goût ( aji o miru) ou écouter un parfum 
(kaori o kiku).

En croisant les sens, ils s'épanouissent davantage. 






Bien, sûr qu'on peut toucher avec les yeux ou voir avec les oreilles! " Vous ne faites pas comme je vous ai dit de faire ! " s'est exclamé ce kinésithérapeute aveugle  tandis que son patient se rhabillait.

 



Un peu avant, il avait posé les mains sur le visage du patient pour s'en faire une image. Il y a quelque chose comme un miracle dans le toucher.




 



Elle était restée interdite. Le professeur lui avait posé une question: " Pouvez-vous préciser votre pensée?" et non, elle ne pouvait pas. Elle avait compris quelque chose qu'elle ne pouvait exprimer avec des mots. 

Cette chose qu'elle avait comprise était devenue personnelle. Les mots ne collaient plus dessus comme la neige ne colle pas sur certains matériaux.

Pourtant cette chose s'était révélée précisément sous l'effet des mots. C'est donc de cette étrange salade qu'émerge notre compréhension du monde? 




Iro mo ka mo, la couleur et le parfum Ito Naga. Cheyne éditeur.


jeudi 16 janvier 2014

Le septième continent




Tous les êtres vivants partagent les mêmes conditions fondamentales :
 naissance, vieillesse, souffrance et mort. Dhammapada





http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1471_continent_dechets_pacifique_nord.php

Un gigantesque "continent" de déchets se forme dans le Pacifique Nord  

Dans le Nord-est du pacifique, entre la Californie et Hawaï, les déchets produits par les activités humaines et déversés dans les océans sont acheminés par les courants marins vers un nouveau "continent" dont la taille atteint près de 3,5 millions de km² !



Deux plaques forment la "Grande plaque de déchets du Pacifique" (Great Pacific Garbage Patch), un monstre dont la taille aurait déjà triplé depuis les années 90 et qui s'étendrait maintenant sur 3,43 millions de km², soit près d'un tiers de la superficie de l'Europe ou encore cinq fois la superficie de la France !

D'après les estimations, cette soupe océanique pourrait être composée de 750 000 débris par km² ; Greenpeace évoquait même près d'un million de déchets par km².

Peu importe combien de mots sacrés vous lisez, combien vous en prononcez, quel bien vous feront-ils si vous ne les mettez pas en actes ? Dhammapada










Le plastique : principal constituant du "continent" de déchets

Jusqu'alors les débris flottants étaient détruits par les micro-organismes mais cela n'est plus le cas avec l'arrivée du fameux plastique. En effet, les plastiques constituent 90 % des déchets flottant sur les océans. Selon le Programme des Nations Unies pour l'Environnement on trouve en moyenne 46 000 morceaux de plastique par 2,5 km² d'océan sur une profondeur d'environ 30 mètres !

Ce "continent" de déchets plastique ressemble davantage à une soupe de plastique constitué de macro déchets éparses mais surtout de petits éléments invisibles sans une fine observation. C'est en filtrant l'eau que l'on découvre une mixture composée de petits morceaux de plastique qui se sont fractionnés mais aussi des granulés de plastique qui sont utilisés comme matière secondaire pour fabriquer les objets en pastique.





En certains endroits, la quantité de plastique dans l'eau de mer est jusqu'à 10 fois supérieure à celle du plancton, maillon élémentaire de la vie dans les océans (Charles Moore, Algalita Foundation) ! On parle alors de "plancton plastique".



 
Les environnementalistes bouddhistes affirment que la prise de conscience de l'universalité de la souffrance amène une empathie pleine de compassion pour toutes les formes de vie, surtout celles des espèces sensibles. 

Ils interprètent l'injonction éthique du Dhammapada de « ne pas faire le mal mais de faire le bien » comme la prière de « metta », la compassion aimante universelle :

« Puissent tous les êtres être libres d'hostilité ;
 puissent tous les êtres être libres de blessures, 
puissent tous les êtres être libres de souffrance,
 puissent tous les êtres être heureux. »




Un "continent" de déchets mortels

Ce qui pose problème c'est le temps nécessaire à la dégradation de ces plastiques (estimé entre 500 et 1000 ans) et la toxicité des éléments qui les composent.
L'exemple le plus classique étant la tortue qui s'étouffe avec des sacs plastiques confondus avec des méduses.
Avec de telles concentrations de plastique, toute la chaîne alimentaire est affectée puisque les plus petits morceaux sont ingérés par des oiseaux, de petits poissons qui seront à leur tour mangés par de plus gros...

Ainsi, Greenpeace estime qu'à l'échelle de la Terre, environ 1 million d'oiseaux et 100 000 mammifères marins meurent chaque année de l'ingestion de plastiques.



« Ce sont des tout petits morceaux de plastique de la taille d'un confetti . En fait ils ont la même taille que le plancton dont se nourrissent les poissons. C'est pour ça qu'ils mangent le plastique, c'est parce qu'ils le confondent avec du plancton."








 Par souci pour notre environnement global, les environnementalistes bouddhistes étendent la gentillesse aimante -metta- et la compassion - karuna- au-delà des personnes et des animaux aux plantes et à la terre elle-même.
Photo: Marylise

 

 On compterait des centaines de milliards de micro-plastiques dans les océans, 250 milliards rien qu'en Méditerranée.
Ce "continent" attire des animaux marins comme les pélicans et les tortues marines dont l'espérance de vie se trouve alors diminuée. Au total, plus de 267 espèces marines seraient affectées par cette soupe colossale de déchets selon le rapport de Greenpeace.



Que pouvons-nous faire pour endiguer ce "continent" de déchets ?

 

 "Il n'y a rien que nous puissions faire maintenant, à l'exception de ne pas faire plus de mal."

 

Chaque année, environ 250 millions de tonnes de plastique sont produits : plus de 10% se retrouvent dans l'eau, faute de filière de traitement. Dans le même temps, 6 millions de tonnes de déchets sont jetés directement à la mer par les navires. Or, leur durée de vie peut atteindre 1000 ans ! Et les plastiques biodégradables ne représentaient en 2012 que 0,27% de la production mondiale... Dans ces conditions et en l'absence de mesure radicale, l'amas du Pacifique Nord pourrait atteindre la taille de l'Europe d'ici une vingtaine d'années...
Malheureusement, le nettoyage de cet océan de déchets semble insurmontable.








Pour les bouddhistes engagés contemporains, - et parmi eux le Dalaï Lama tout spécialement- au cœur même de l'éthique écologiste, on trouve un sens de la responsabilité enraciné dans la compassion :



«  Le monde devient de plus en plus petit , de plus en plus interdépendant...aujourd'hui plus que jamais auparavant, la vie appelle un sens de la responsabilité universelle - pas seulement d'humain à humain, mais aussi d'humain à toute autre forme de vie.. . »








Selon le moine thaïlandais Buddhadasa Bhikkhu : "  Le cosmos entier agit en coopération. Le soleil, la lune, les étoiles coopèrent. Ceci est vrai aussi pour les humains et les animaux, les arbres et la terre. 
Quand nous comprenons profondément que le monde est une entreprise de coopération mutuelle et interdépendante...alors nous pouvons construire un environnement noble et juste. 
Si nos vies ne sont pas basées sur cette réalité, alors nous périrons.  "




Photo Marylise









Chaussette de laine: un an.






www.surfrider.eu

vendredi 3 janvier 2014

Ce matin au réveil...
























«Je voyais des boutons de camélias, bien tenus par les calices. C'étaient les camélias qui fleurissent en hiver. Dans la campagne près de Tokyo, quand il neigeait, je trouvais les fleurs dans le bois de bambous. Le blanc de la neige, le vert des feuilles de bambou et le rouge des camélias. 

C'était une beauté sereine et solitaire. »

 Shimazaki Aki

La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...