mercredi 30 novembre 2016

Tu Fu- chants d'automne,chants du crépuscule






Chant d’automne





Longue guerre civile, misère des campagnes, danger des villes, Tu Fu parcourt la Chine, et porte un regard plein de compassion sur toutes les petites gens qui souffrent, exil, déracinement, enrôlement de force. 

Et il écrit, inlassablement, des poèmes à forme stricte, et dans la plus belle des langues.



Les feuilles se détachent, flétries sous les cristaux de la gelée blanche ;
 

Un vent froid suit la vallée de Vou-chan, soufflant et bruissant dans les arbres.
 

Rapides et agités, les flots toujours croissant du grand fleuve semblent vouloir monter jusqu’au ciel ;
 

les nuages de la montagne s’unissent et se confondent avec les brumes de la prairie.
 

Aujourd’hui fleurissent les chrysanthèmes ; demain les dernières fleurs seront tombées.
 

Je suis comme un frêle bateau qu’une chaîne retient à la rive ; mes pensées reviennent seules vers mon pays.
 

De tout côté je vois tailler des habits chauds pour l’hiver qui s’approche ;
 

J’entends monter de la vallée le bruit des coups que frappent les laveuses, pressées d’accomplir leur tâche avant le rapide déclin du jour.
 

The Great Poets » Chinese Poets » Du Fu » Tu Fu Poems


Il écrit sur la guerre - <http://lulena-zen.blogspot.fr/2014/07/helas-la-guerre.html>.

Il écrit sur les barbares, il écrit sur sa colère, il écrit sur son désespoir:

Face à la neige

Bataille- foule en pleurs de nouveaux spectres
Rongé de deuil vieil homme solitaire
Nuages bas- leur tumulte le soir
Neige dansante folle au gré du vent.
Bol et cuiller au sol coupe non peinte
Le feu dans le foyer rougoie encore.
Routes coupées plus aucune nouvelle
Rongé assis tout droit le livre est vide.





in Ombres de Chine A.Markowicz

Il écrit lorsqu'il trouve un refuge: visite au temple

Le coeur- un monde d'eau de pure essence
Habits mouillés- une pluie de printemps.
Portes franchies je ralentis le pas

La vaste cour est faite pour la paix...

Mais le monde appelle encore:

Quoique l'on doive supporter le joug
Un jour je reviendrai loin du tumulte 
Auprès de vous tout est de neige blanche
Pourquoi dois-je avoir peur de me brûler?

Mais, peut-être, tout doucement, à la fin, le coeur se fait paisible:






 
 Crépuscule
Moutons et vaches rentrent doucement
Les villageois referment la barrière.
Lune et vent froid troublent la nuit limpide.
Loin de chez soi- rivières et collines.
Source naissant d'une falaise obscure

Rosée d'automne sur les touffes d'herbe. 
La tête blanche éclairée par la lampe
Pourquoi la fleur doit-elle autant fleurir? 






 

 in Ombres de Chine A.Markowicz
 Illustrations: Anne, Yvon, Lulena

lundi 21 novembre 2016

Le monde dans mes poches


Je porte le monde dans mes poches...





Je porte le monde dans mes poches.
Quelquefois la gauche, quelquefois la droite.

Et, par moments, les deux sont pleines,
Lourdes, prêtes à craquer.

Puis, certains jours, elles se vident,
Légères comme une pluie d'été.

Elles se remplissent de rien,
Des cailloux, des vieux lacets, des feuilles séchées,

Plein de petites choses, lourdes et bêtes.


Mary Newcomer

j'aime beaucoup toujours ce que fait M.Newcomer...mais je ne suis pas 100% sûre que ce poème-ci soit d'elle...si quelqu'un sait?  Lulena

Photo: Françoise

mardi 15 novembre 2016

Kakis, j'aime les kakis...




 laissés sur l'arbre
deux ou trois kakis mûrs
les nuages défilent

Santoka










 les gakis sont les démons de l'avidité dans le Bouddhisme: ils ont une petite tête, un cou étroit et un corps immense...ils n'arrivent jamais à manger assez, ils sont toujours avides, avides, avides...toujours affamés - de tout- et ne connaissent pas le sens du mot " assez"!

Aujourd'hui, voici la gaki des kakis...

C'est moi!









la cloche du soir
et le bruit des kakis mûrs
qui tombent

Shiki


Encres: Lulena  Haikus: 365 haikus ed.Albin Michel

jeudi 3 novembre 2016

Sentiments d'automne...

Depuis les temps anciens, quand arrive l’automne

On s’afflige sur la solitude;


Pour moi cette journée d’automne est meilleure

Qu’une matinée printanière.


Dans le ciel serein une grue file à travers les nuages

Elle accompagne mon sentiment poétique

Jusqu’aux cieux émeraude.



Liu Yu-hsi 




Poème lu sur: http://encresdumonde.eklablog.com/

Photo Lulena



 



La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...