dimanche 31 mars 2019

Un seul instant de plénitude








L'événement par excellence, c'est la vie ; et la vie, c'est l'événement par excellence.

L'événement par excellence est cet instant de plénitude où il n'est rien qui ne soit entièrement pénétré par la naissance ; où il n'est rien qui ne soit entièrement pénétré par la mort.

Il est cette ouverture spontanée où la naissance et la mort s'accomplissent spontanément sans se faire obstacle.

                     Cet instant même est celui de l'ouverture de la nature entière.


 La vie, maintenant, c'est l'ouverture spontanée de la nature entière. L'ouverture spontanée de la nature entière, c'est la vie, maintenant. La vie ne vient pas, la vie ne s'en va pas. La vie n'apparaît pas, la vie ne devient pas. Et pourtant la nature entière apparaît à chaque instant, la nature entière meurt à chaque instant.



Nous sommes un nombre incalculable d'actes et de pensées. Sachez bien qu'en chacun d'eux, il y a la naissance, il y a aussi la mort.


Faites le calme en vous et réfléchissez à ce qui s'opère en ce moment. Peut-on dire, oui ou non, que toutes les choses qui s'y présentent sont ensembles, et toutes ensemble, avec la vie ?

Il n'y a pas un seul instant, il n'y a pas une seule chose qui soient séparés de la vie. Il n'y a pas un seul phénomène, il n'y a pas une seule pensée qui soient séparés de la vie.

Le Maître de méditation Yuanwu dit : «  La nature entière naît à chaque instant. La nature entière meurt à chaque instant.»

(…) Le principe selon lequel «  La nature entière naît à chaque instant » n'a ni commencement ni fin, il enveloppe à la fois la terre immense et le grand ciel vide. Selon ce principe, non seulement la nature naît à chaque instant, mais aussi la nature meurt à chaque instant.


L'instant où «  la nature meurt » engage la terre immense, et le grand ciel vide n'est pas seulement l'instant où la nature meurt, c'est aussi l'instant où la nature naît. Ainsi peut-on dire que la naissance ne fait pas obstacle à la mort, que la mort ne fait pas obstacle à la naissance.

La terre immense et le grand ciel vide naissent et meurent.

Cela ne signifie pas que la terre immense et le grand ciel vide naissent et meurent séparément à des moments différents.

(…) Ainsi peut-on dire que la naissance pénètre tout ce qui est à chaque instant, que la mort pénètre tout ce qui est à chaque instant. Le sans-naissance et le sans-mort, c'est la nature entière [ qui naît et qui meurt] à chaque instant. La nature entière, c'est la naissance, la nature entière, c'est la mort à chaque instant.


(…) Entièrement happés par le moment présent, la pensée qu'il y a eu d'autres moments présents dans le passé ne nous atteint pas. Et pourtant, il y en eut bel et bien, et chacun de ces moments fut un moment où la nature entière disparut dans son apparition.

Que la nature entière ait disparu dans son apparition dans le passé n'empêche pas que la nature entière disparaisse dans son apparition maintenant.

            C'est ainsi que chaque instant est le tout premier.






Shobogenzo INMO ed. Encre Marine, trad. C. Vacher







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