mercredi 13 février 2019

15 février: le Bouddha


Dernier jour du Bouddha:



Le Bouddha dit à Ananda : « Ananda, il est possible que tu te dises :’L’instruction du Maître a cessé. Désormais nous n’avons plus d’enseignant ! » Mais ce n’est pas ainsi qu’il faut voir les choses, Ananda, car ce que je vous ai enseigné et expliqué en tant que Dhamma et discipline sera, après ma disparition, votre enseignant.
 
Le Bouddha s’adressa aux moines en disant : « Il se peut, moines, qu’un moine ait des doutes sur le Bouddha, le Dhamma ou le Sangha ou sur la voie ou la pratique. Posez des questions, moines ! Inutile, plus tard, d’avoir des regrets et de vous dire : ‘Le Maître était là devant nous et nous n’avons pas osé lui poser de question face à face !’ » A ces mots, les moines restèrent silencieux. Le Bouddha répéta ses paroles une deuxième fois et une troisième fois mais les moines continuèrent à garder le silence. Alors le Bouddha dit : « Peut-être, moines, ne posez-vous pas de question par respect pour le Maître. Dans ce cas, moines, qu’un ami le dise à un autre. » Mais ils continuèrent à garder le silence.

      Alors le vénérable Ananda dit : « C’est merveilleux, Maître, c’est extraordinaire ! Je ressens très clairement que, dans cette assemblée, il n’y a pas un seul moine qui ait des doutes ou soit incertain … » « Ananda, c’est ta foi qui parle. Mais le Tathagata sait que, dans cette assemblée, il n’y a pas un seul moine qui ait des doutes ou soit incertain à propos du Bouddha, du Dhamma ou du Sangha ou à propos de la voie ou de la pratique. Ananda, chacun de ces cinq cents moines a atteint « le courant » et ne pourra plus retomber dans des états de souffrance, certain d’atteindre un jour le nibbāna. »

       Puis le Bouddha dit aux moines : « A présent, moines, je vous exhorte : il est dans la nature de toute chose conditionnée de se désagréger — alors, faites tout votre possible, inlassablement, en étant à tout moment pleinement attentifs, présents et conscients. » 
Telles furent les dernières paroles du Bouddha.




 



Le Bouddha entra alors dans le premier jhāna. Puis, quittant cet état, il entra dans le second, le troisième, le quatrième jhāna. Ensuite, quittant le quatrième jhāna, il entra dans la dimension de l’Espace infini, puis dans la dimension de la Conscience infinie, puis dans la dimension de la Vacuité, puis dans la dimension de Ni-perception-ni-non-perception et, quittant celle-ci, il atteignit la Cessation de toute sensation et de toute perception.
 
Alors le vénérable Ananda dit au vénérable Anuruddha : « Vénérable Anuruddha, le Bouddha s’est éteint. » 
« Non, ami Ananda, le Bouddha ne s’est pas éteint, il a atteint la Cessation de toute sensation et de toute perception. »
 

 

Alors le Bouddha, quittant la réalisation de la Cessation de toute sensation et de toute perception, entra dans la dimension de Ni-perception-ni-non-perception, de là il entra dans la dimension de la Vacuité, la dimension de la Conscience infinie, la dimension de l’Espace infini. 

Depuis la dimension de l’Espace infini, il entra dans le quatrième jhāna, de là il passa au troisième, au second puis au premier jhāna. Quittant le premier jhāna, il entra dans le second, le troisième et le quatrième jhāna. Enfin, quittant le quatrième jhāna, le Bouddha s’éteignit.

 

Pourquoi ne parle-t-on pas de la « mort » du Bouddha ?

Nous, êtres ordinaires non éveillés, voyons la « mort » comme la fin de quelque chose. C'est la fin d'un corps animé. Ce corps est vu par nous comme une entité qui nait-vit et meurt. 
Il y a une notion de durée encadrée par la naissance (le début) et la mort (la fin). C'est un processus biologique qui a un début et une fin. C'est notre réalité d'être non éveillé, dans l'illusion.



Un Bouddha voit la réalité telle qu'elle est, sans le voile de l'ignorance. Il n'y a pas d'entité corps, il n'y a qu'un processus dynamique, sans commencement ni fin. Pas de durée mais une succession de phénomènes instant après instant. Il n'y a qu'apparition/disparition de phénomènes dans l'instantanéité, donc il n'y a rien qui « meurt » mais des transformations sans fin. On meurt à chaque instant. 

La « naissance » n'est pas un début de quelque chose. Il n'y a que apparition/disparition sans commencement ni fin.

Nous, nous voyons le Bouddha "mourir" car nous nous focalisons sur son corps physique en le voyant comme une entité stable, solide mais ce n'est pas comme ça que le Bouddha se voit. 
D'ailleurs il parle de lui à la troisième personne et ne dit pas « je » mais se désigne par un impersonnel : "le Thataghata dit que..."


Comme le dit Walpola Rahula le Parinirvana n'est pas une annihilation d'un soi car il n'existe aucun soi. C'est nous qui voyons un « corps de Bouddha » qui meurt et disparaît mais en fait il n'y a aucun « corps » c'est un simple assemblage d'agrégats dans une relation dynamique. Et ces agrégats sont comme le dit le soutra du cœur «  sans essence quand on pratique la profonde sagesse qui va au-delà », la sagesse du Bouddha qui a atteint,expérimenté le nirvana total.



(martine L-Dai ki)



Parinirvana : définitions



C'est la fin de l'existence physique d'un être qui a atteint l'éveil complet et parfait.

Ce terme ne concerne que les bouddhas et les arhats.

Pari/nirvana :

pari est un préfixe qui signifie : parachevé , complet

donc parinirvana c'est le nirvana complet, parachevé.



Parinirvana est un terme sanskri signifiant : « tout à fait Nirvana ». 
C’est le mot employé dans les textes originaux pour indiquer la mort physique du corps d’un Bouddha ou d’un Arahant qui a atteint (compris) le Nirvana. 

Il veut simplement dire « entièrement trépassé », « entièrement soufflé » (image de la flamme éteinte dont il ne reste rien).


 La fin de l’existence physique d’une personne qui a atteint le Nirvana, est l’entrée dans le Parinirvana avec dissolution des 5 agrégats ; ce qui est différent du Nirvana « atteint » au cours de la vie, qui lui n’empêche pas les 5 agrégats de continuer à exister jusqu’à la mort physique, « comme la roue du potier continue de tourner par suite de l’impulsion reçue. »

(d’après « L’enseignement du Bouddha », Walpola Rahula) 



 


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