vendredi 9 février 2018

Vivre vraiment...


Vivre vraiment:
pratiquer l'identification avec tous les êtres des millions de fois.




Quand le soleil se couche, qu'il fait sombre, est-ce que vous ne vous sentez pas parfois seul? 

Un auteur japonais bien connu, Eiji Yoshikawa, disait, qu'après cinquante ans, quand il se sentait seul, il avait l'habitude de prendre son poignet et de toucher son pouls. Est-ce que vous avez un pouls? Est-ce qu'il existe quelqu'un qui n'en ait pas?

Quand vous trouvez votre pouls, vous sentez ce son, et  alors :« Il y a trente ans ce son était déjà là; et il y a quarante ans. Il y a quarante ans, j'avais auprès de moi mes parents, mes frères et soeurs, mes amis... » 

Yoshikawa se rappelait ce genre de choses, les plats que sa mère lui préparait, les balades avec ses frères. De cette façon, il comprenait qu'il n'était pas seul. A travers le battement de son pouls, il se rappelait à nouveau qu'il était relié à de nombreuses personnes. 

 «En remontant dans le temps, il y eut un moment où ma mère me tenait dans ses bras et changeait mes couches. Un temps où elle me donnait son lait. » Allant encore plus loin, il y avait un temps où il était dans le ventre de sa mère, et encore plus loin, où sa mère était dans le ventre de sa propre mère, et la mère de sa mère, etc...Il y eut tant de personnes, d'allaitement, de couches... nous sommes tous dans cette continuité.




    

Cela nous apprend que nous sommes connectés à la vie à travers de si nombreuses personnes, et de si nombreuses choses, dans cette vie même. Je pense que c'est important que nous choisissions de reconnaître toutes ses vies auxquelles nous sommes reliés avec affection, familiarité et reconnaissance. 



«  Causalité » est l'enseignement du Bouddha qui dit que tout est relié et existe en tant que support pour autre chose. Et en même temps, tout change sans cesse; c'est impermanence.
 




Un ami à moi, en vérifiant son pouls, disait « Le son de ce pouls est comme le son d'un avion emportant ma propre vie. » 




Combien d'années pensez-vous que vous avez encore à vivre? Est-ce que l'avez prévu? Ma vie peut se terminer demain, ou bien je peux vivre encore trente ans. Mais dans tous les cas, sa durée en est limitée, et donc le nombre de battements de mon pouls est aussi limité. Ce pouls limité bat en ce moment pour moi.
     



A chaque pulsation, il me rappelle que le nombre de pulsations décroît. 


Ainsi chaque pulsation est comme le son d'un avion emportant la vie. Dogen Zenji nous rappelle fréquemment que nos vies sont éphémères...




Rev. Yuko Masuda, Enseignant de l'Ecole Soto. Extrait du magazine de l'Ecole Soto « Dharma Eye », trad. Lulena
 
Illustrations: Lulena, " Marylise.

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