jeudi 16 janvier 2014

Le septième continent




Tous les êtres vivants partagent les mêmes conditions fondamentales :
 naissance, vieillesse, souffrance et mort. Dhammapada





http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1471_continent_dechets_pacifique_nord.php

Un gigantesque "continent" de déchets se forme dans le Pacifique Nord  

Dans le Nord-est du pacifique, entre la Californie et Hawaï, les déchets produits par les activités humaines et déversés dans les océans sont acheminés par les courants marins vers un nouveau "continent" dont la taille atteint près de 3,5 millions de km² !



Deux plaques forment la "Grande plaque de déchets du Pacifique" (Great Pacific Garbage Patch), un monstre dont la taille aurait déjà triplé depuis les années 90 et qui s'étendrait maintenant sur 3,43 millions de km², soit près d'un tiers de la superficie de l'Europe ou encore cinq fois la superficie de la France !

D'après les estimations, cette soupe océanique pourrait être composée de 750 000 débris par km² ; Greenpeace évoquait même près d'un million de déchets par km².

Peu importe combien de mots sacrés vous lisez, combien vous en prononcez, quel bien vous feront-ils si vous ne les mettez pas en actes ? Dhammapada










Le plastique : principal constituant du "continent" de déchets

Jusqu'alors les débris flottants étaient détruits par les micro-organismes mais cela n'est plus le cas avec l'arrivée du fameux plastique. En effet, les plastiques constituent 90 % des déchets flottant sur les océans. Selon le Programme des Nations Unies pour l'Environnement on trouve en moyenne 46 000 morceaux de plastique par 2,5 km² d'océan sur une profondeur d'environ 30 mètres !

Ce "continent" de déchets plastique ressemble davantage à une soupe de plastique constitué de macro déchets éparses mais surtout de petits éléments invisibles sans une fine observation. C'est en filtrant l'eau que l'on découvre une mixture composée de petits morceaux de plastique qui se sont fractionnés mais aussi des granulés de plastique qui sont utilisés comme matière secondaire pour fabriquer les objets en pastique.





En certains endroits, la quantité de plastique dans l'eau de mer est jusqu'à 10 fois supérieure à celle du plancton, maillon élémentaire de la vie dans les océans (Charles Moore, Algalita Foundation) ! On parle alors de "plancton plastique".



 
Les environnementalistes bouddhistes affirment que la prise de conscience de l'universalité de la souffrance amène une empathie pleine de compassion pour toutes les formes de vie, surtout celles des espèces sensibles. 

Ils interprètent l'injonction éthique du Dhammapada de « ne pas faire le mal mais de faire le bien » comme la prière de « metta », la compassion aimante universelle :

« Puissent tous les êtres être libres d'hostilité ;
 puissent tous les êtres être libres de blessures, 
puissent tous les êtres être libres de souffrance,
 puissent tous les êtres être heureux. »




Un "continent" de déchets mortels

Ce qui pose problème c'est le temps nécessaire à la dégradation de ces plastiques (estimé entre 500 et 1000 ans) et la toxicité des éléments qui les composent.
L'exemple le plus classique étant la tortue qui s'étouffe avec des sacs plastiques confondus avec des méduses.
Avec de telles concentrations de plastique, toute la chaîne alimentaire est affectée puisque les plus petits morceaux sont ingérés par des oiseaux, de petits poissons qui seront à leur tour mangés par de plus gros...

Ainsi, Greenpeace estime qu'à l'échelle de la Terre, environ 1 million d'oiseaux et 100 000 mammifères marins meurent chaque année de l'ingestion de plastiques.



« Ce sont des tout petits morceaux de plastique de la taille d'un confetti . En fait ils ont la même taille que le plancton dont se nourrissent les poissons. C'est pour ça qu'ils mangent le plastique, c'est parce qu'ils le confondent avec du plancton."








 Par souci pour notre environnement global, les environnementalistes bouddhistes étendent la gentillesse aimante -metta- et la compassion - karuna- au-delà des personnes et des animaux aux plantes et à la terre elle-même.
Photo: Marylise

 

 On compterait des centaines de milliards de micro-plastiques dans les océans, 250 milliards rien qu'en Méditerranée.
Ce "continent" attire des animaux marins comme les pélicans et les tortues marines dont l'espérance de vie se trouve alors diminuée. Au total, plus de 267 espèces marines seraient affectées par cette soupe colossale de déchets selon le rapport de Greenpeace.



Que pouvons-nous faire pour endiguer ce "continent" de déchets ?

 

 "Il n'y a rien que nous puissions faire maintenant, à l'exception de ne pas faire plus de mal."

 

Chaque année, environ 250 millions de tonnes de plastique sont produits : plus de 10% se retrouvent dans l'eau, faute de filière de traitement. Dans le même temps, 6 millions de tonnes de déchets sont jetés directement à la mer par les navires. Or, leur durée de vie peut atteindre 1000 ans ! Et les plastiques biodégradables ne représentaient en 2012 que 0,27% de la production mondiale... Dans ces conditions et en l'absence de mesure radicale, l'amas du Pacifique Nord pourrait atteindre la taille de l'Europe d'ici une vingtaine d'années...
Malheureusement, le nettoyage de cet océan de déchets semble insurmontable.








Pour les bouddhistes engagés contemporains, - et parmi eux le Dalaï Lama tout spécialement- au cœur même de l'éthique écologiste, on trouve un sens de la responsabilité enraciné dans la compassion :



«  Le monde devient de plus en plus petit , de plus en plus interdépendant...aujourd'hui plus que jamais auparavant, la vie appelle un sens de la responsabilité universelle - pas seulement d'humain à humain, mais aussi d'humain à toute autre forme de vie.. . »








Selon le moine thaïlandais Buddhadasa Bhikkhu : "  Le cosmos entier agit en coopération. Le soleil, la lune, les étoiles coopèrent. Ceci est vrai aussi pour les humains et les animaux, les arbres et la terre. 
Quand nous comprenons profondément que le monde est une entreprise de coopération mutuelle et interdépendante...alors nous pouvons construire un environnement noble et juste. 
Si nos vies ne sont pas basées sur cette réalité, alors nous périrons.  "




Photo Marylise









2 commentaires:

  1. "Le vent se lève, il faut tenter de vivre"....

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  2. Une initiative intéressante découverte par hasard ce matin : http://www.slate.fr/monde/86305/supermarche-zero-emballages-allemagne. Peut-être un signe que le vent tourne un tout petit peu?

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