mercredi 18 décembre 2013

Sur mes yeux, la lune...

Sur mes yeux, la lune vient se poser…


Montagnes profondes aux couleurs éclatantes des érables rouges, brume vaporeuse des cerisiers en fleurs aux creux des ravins, pureté parfaite du champ recouvert de neige…qui mieux que le Zen a su chanter les beautés de la nature ? Qui a su mieux nous rappeler à la fois l’infini de l’instant et la brièveté de notre vie: un pétale, une ombre, une goutte de rosée…





Beauté qui fait naître à la fois la mélancolie devant le caractère éphémère de toute chose et apaisement du cœur lié à l’acceptation profonde de cette vie.



« Assis, à une heure avancée de la nuit, le sommeil n’est pas encore venu.

Je sais qu’en vérité l’étude de la Voie doit avoir lieu dans les montagnes.

A mes oreilles parvient le son du torrent,

Sur mes yeux, la lune vient se poser… »

Dogen





photo Lulena

jeudi 12 décembre 2013

Ce long chemin vers la liberté....


                  « J’ai parcouru ce long chemin vers la liberté. J’ai essayé de ne pas hésiter ; j’ai fait beaucoup de faux pas. Mais j’ai découvert ce secret : après avoir gravi une haute colline, tout ce qu’on découvre, c’est qu’il reste beaucoup d’autres collines à gravir.


 Je me suis arrêté un instant pour me reposer, pour contempler l’admirable paysage qui m’entoure, pour regarder derrière moi la longue route que j’ai parcourue.



 Mais je ne peux me reposer qu’un instant ; avec la liberté viennent les responsabilités, et je n’ose m’attarder car je ne suis pas arrivé au terme de mon long chemin. »



Nelson Mendela (1918-2013)_"Un long chemin vers la liberté"-1996

samedi 7 décembre 2013

Chanter en dix-sept syllabes


«  Même une servante du plus bas niveau, qui travaillerait à l'écurie dans la ferme d'un village isolé, aurait à coeur d'éviter de couper les bourgeons ou les branches fleuries pour allumer le feu, se désolerait d'abîmer la neige vierge du potager avec ses marques de pas; elle pourrait même être émue par la splendeur des levers et des couchers de soleil vus par la fenêtre de sa hutte de montagne; elle pourrait écrire un haïku en imaginant des endroits célèbres comme la mer de Nago ou la baie d'Osaka... » Réflexion d'un poète de Haïku du 17ème s. Ihara Saïkoku.
éd Spencer Museum of Arts


Les femmes japonaises et le Haïku.




Au début du 20ème s. les femmes japonaises auteures de haïku renouvellent les thèmes traditionnels – « Recueil des choses et d'autres vues de ma cuisine » par Takahama Kyoshi - mais elles sont encore considérées comme des bas-bleus, et le monde du haïku reste largement masculin.
 











 Après guerre, les femmes sont définitivement entrées dans ce qui va devenir peu à peu une écriture presque uniquement féminine. Elles y apportent le lyrisme, l'érotisme, le sentiment amoureux et les vers libres – et aussi l'humour. 

Vent d'automne
une casserole de riz au curry
complètement dévorée
Tsuji Momoko 


«  Tout ce qui fait notre vie peut devenir haïku » Tanji Momoko.




chagrin et colère-
je recrache les noires, noires
graines du melon d'eau
Takeshita S.





 «  L'impatience de ne pas être capable de dire ce que je voudrais dire, le malheur de ne pas être capable d'entendre ce que je voudrais entendre, le chagrin de ne pas être capable de rencontrer ce que je voudrais rencontrer: j'ai décidé de chanter cela en dix-sept syllabes plutôt que verser des larmes. » Mayuzumi Madoka, née en 1965.









Les femmes ont tendance à utiliser les conventions du haïku pour une expression soigneusement emballée de leur émotion spontanée – la colère, le chagrin, la joie,; elles marquent aussi plus d'insistance sur le corps – absent des haïku « classiques »:


neige à la fenêtre
un corps de femme
fait déborder l'eau de la baignoire
Katsura Nobuko


choisir un maillot de bain:
depuis quand ses yeux à lui
remplacent-ils les miens?
Mayuzumi Madoka 


comme on reprise des chaussettes
je recouds mon esprit
et continue
Yoshino Yoshiko
photo CH.


festival des petites filles:
visages des poupées inchangés
           je n'ai eu d'autre choix que de vieillir 
 Enomoto S.



papillon d'hiver
la lande aussi épuisée
que n'importe quelle mère 
Tsuda Kiyoko

quelqu'un me regarde
à travers un store en rotin
par un jour d'hiver 
Tsuji Momoko 

                                                       
     en ce jour de neige
mon corps mouillé:
un doigt, un orteil: j'aime tout!
Katsura Nobuko 



Texte et poèmes, extraits de: Far beyond the field: Là-bas, bien au-delà du champ...

Columbia University Press




Traduction Lulena








dimanche 1 décembre 2013

Il y aura la lumière - et l'ombre

Photo: Marianne Jonen
Premier Jour



 
« Regarde »dit l’ange.

L’homme et lui se tenaient devant un vaste espace sans contours, une plaine peut-être- sans vent ni couleur, sans pluie ni chant d’oiseaux. Autour d’eux, pas un son, pas un arbre ni une pierre.

 


« Regarde » répéta l’ange. Il tendit le bras et un filet d’or, une corde de lumière apparut. Elle scintillait à son début puis disparaissait vers l’horizon, perdant son éclat, se fondant dans l’obscurité.

 
« Vois, reprit l’ange, quand il y a la vie, il y a la mort. Alors ? » 

L’homme resta d’abord silencieux; peut-être devait-il apprendre à former les mots; peut-être que rien n’existait encore dans son cœur – juste un creux, une faim, une étincelle. Il suivit des yeux le reflet doré aussi loin qu’il le put; peut-être apprit-il à ce moment « ici » et « là-bas », et encore « maintenant » et « plus tard »; il pressentit l’espace et le temps, le passé et l’avenir. Il ouvrit la bouche et dit « Oui ».



Une autre corde d’or, elle aussi allant s’obscurcissant, apparut :

 
« Quand il y a amour, il y a souffrance.

-Oui, acquiesça l’homme.

-Quand il a vérité, il y a erreur. 

-Oui.

-Quand il y a le jour, il y a la nuit. 

-Oui.

-Quand il y a bonheur, il y a chagrin. 

-Oui.

-Quand il y a le feu, il y a la cendre. 

-Oui »



A chaque parole de l’ange , les cordes étincelantes apparaissaient, mirages de beauté dont l’éclat rendait pourtant l’obscurité encore plus sombre ? Et toujours la plaine, sans un souffle, sans une trace.



L’ange reprit :

« Il y a la mort, et il y a la vie.

-Oui.

-Il y a la souffrance, il y a l’amour ; il y a l’erreur et il y a la vérité ; il y a la nuit et il y a le jour et il y a le chagrin et il y a le bonheur. Il y a la cendre et il y a le feu. »

L’homme restait silencieux.

« Regarde bien, insista l’ange. Il y aura la lumière et l’ombre – l’ombre et la lumière. Toujours.


-Oui, répondit l’homme.
 

–Alors ? demanda l’ange.



Et l’homme se redressa ; son visage n’était plus lisse mais griffé au coin des yeux de toutes les petites rides de la joie et de la fatigue et marqué au coin des lèvres des plis des larmes et du sourire. Il se tint debout, regarda autour de lui, prit sa première inspiration :

                                                                   « Oui. Je comprends. J’accepte. J’accepte tout. »
Photo Marylise



Et son cœur à ces mots s’emplit de toutes les joies et de tous les chagrins: de ces joies minuscules, aussi ravissantes qu’une menotte de nouveau-né et de ces joies immenses qui coupent le souffle et font vaciller les montagnes;
 il connut tous les chagrins, ceux qui nous creusent, ceux qui nous écrasent et ceux qui rayent notre cœur comme le diamant.

 
Il connut l’espoir et la fin de l’espoir ; il connut l’hiver et sa morsure et l’obscurité et l’angoisse – et il vit la fraîcheur du printemps et l’éclat de rire du soleil. Il entra dans l’extase, oublieux de lui-même et s’enferma dans la douleur, oublieux des autres. Et il fit un pas, un autre et s’éloigna vers la lumière, et vers l’obscurité.

Et l’ange chuchota – mais déjà le vent se levait : « N’oublie pas… »






mercredi 27 novembre 2013

Je voudrais apprendre...

Je voudrais apprendre à reconnaître les couleurs, 
celle du soir au couchant, 
celles des herbes du printemps, 
et dire la nuance exacte de l’automne, le bleuté de la neige,
 la nuance d'un sourire, l'éclat d'un silence, ...
 
Je voudrais faire pousser une fleur qui ne flétrirait pas, 
et épier une rivière quand elle fredonne juste pour le chevreuil ou la loutre.
 
Je voudrais remettre le monde en place, 
et danser parmi les étoiles, emportée dans le tourbillon des naines rouges et des géantes bleues...
 
Je voudrais apprendre à attendre sans impatience,
à recevoir sans avidité,
à aimer sans vouloir.


samedi 16 novembre 2013

L'immensité dans notre vie


C'est stupide
de laisser un jeune séquoia
pousser près d'une maison

Même au cours de cette seule vie,
vous devrez choisir.


Ce grand être tranquille -
ce désordre de casseroles pleines de soupe et de livres -

Déjà la pointe d'une branche balaie votre fenêtre
doucement, calmement, l'immensité balaie votre vie.

Jane Hirshfield, “Tree” from Given Sugar, Given Salt.

dimanche 10 novembre 2013

L'énergie de l'univers



Écoutez le sang qui bat dans vos veines. Les poumons qui se remplissent et se vident. L'estomac, l’intestin qui travaille. Dans votre cerveau des millions de cellules. Des impulsions électriques.

Écoutez. Pas un atome de votre corps n'est immobile.

A chaque instant, des cellules qui naissent, des cellules qui meurent.

A chaque instant, naissance-et-mort, création, destruction.



Écoutez.

Écoutez ce mouvement, ce flux qui nous traverse. Écoutez la respiration, cet échange incessant, depuis le moment de notre naissance jusqu'à notre mort. Première inspiration, dernière expiration. Écoutez. Écoutez il n'y a rien en vous d'immobile, il n'y a rien de constant, il n'y a rien de stable.

Un souffle, une danse, un mouvement incessant.

Des millions de cellules, une vibration.



Écoutez. 
 

Écoutez, des milliards de mondes à chaque instant qui apparaissent et disparaissent. A chaque instant, création-destruction.

Des milliards d'univers, des milliards d'étoiles.

Des milliards de cellules.





Écoutez.
La danse, le rythme, le mouvement.

Il n'y a rien d'immobile, il n'y a rien sans changement, il n'y a rien qui dure.

Il y a naissance-et-mort, apparition-disparition, des milliards de pensées.

Des millions de galaxies.



Écoutez.

Écoutez le bruit des vagues, le changement des saisons, le coeur qui bat, les étoiles qui explosent, les émotions qui apparaissent.

Les univers se forment, naissance-et-mort, création et destruction.



Écoutez.



Energie 3






Encre: Lulena

jeudi 7 novembre 2013

Les hommes debout, projet contre l'oubli

Les Hommes debout, Abantu Bahagaze Bemye, Upright Men, est un projet d’art contemporain contre l’oubli conçu par le plasticien Bruce Clarke. 
 












Au Rwanda, il propose de peindre sur les lieux des massacres, le génocide des Tutsi, des hommes, des femmes et des enfants, plus grands que nature - jusqu’à 6 ou 7 mètres de hauteur. 

L’intention est de redonner une présence aux disparus, de les représenter dignes, spirituellement debout.

 Ces figures apparaîtront aux passants telles des images silencieuses mais incarnées, des silhouettes esquissées mais affirmées, des personnages anonymes mais familiers, symboles de la dignité d’êtres humains confrontés au crime des crimes que représente cette tentative de négation de la vie de tout un peuple.




Bénin

La force de l’œuvre viendra du fait qu’elle sera reproduite dans de nombreux sites. Les Hommes debout incarneront l’affirmation d’un peuple qui reste debout. Au Rwanda, ils diront aux passants qu’ici ont vécu et péri des femmes, des enfants, des hommes dignes que nous n’oublierons pas.

 A l’étranger, les Hommes debout contribueront à faire connaître l’histoire du génocide des Tutsi, à interroger la communauté internationale sur son rôle et à créer un pont de solidarité entre les Rwandais et le reste du monde. 
 


L'église de la Sainte Famille au coeur de Kigali. De nombreuses personnes furent massacrées dans et autour de l'église. Aujourd'hui, cette église est réutilisée et on ne voit plus trace du drame qui s'y est déroulé.

lundi 4 novembre 2013

Le loup de la peur- le loup de l'amour

Choix :Un conte d'Amérique du Nord.

Un grand-père explique à son petit-fils qu'en chacun d'entre nous coexistent deux loups : l'un est le loup de la peur, de la haine et de l'égoïsme ; l'autre est le loup de la confiance, de l'amour et de la bonté.

 Le petit garçon demande alors à son aïeul :
 «  Quel est le loup qui gagne finalement ? » 

Ce à quoi le vieux sage répond : «  Celui que tu nourris le plus. »

La Bonté humaine J. Lecomte éd. O.Jacob

dimanche 27 octobre 2013

Lune d'automne, Chine, Japon

Lune d'automne, Chine, Japon


Dans la tradition chinoise,on associe l'automne à la couleur blanche, aux sons des pleurs, aux émotions telles que courage et tristesse, aux poumons, à l'élément métal et au tigre blanc.
L'automne est aussi relié dans la pensée chinoise à la direction de l'ouest, considérée comme la direction des rêves et des visions...Pour les Chinois, la nature signifie plus que le cycle des saisons ; elle est à l'intérieur de nous et autour de nous, présente en toute chose. 

 

L'image de la lune est associée à l'automne dans tout l'Extrême -Orient, et la vie quotidienne des Japonais a toujours été profondément marquée par une véritable civilisation de la lune. (…) 







Le clair de lune, tant chanté, c'est celui de la lune du 8ème mois ( mois lunaire), plus précisément celui de la pleine lune du quinzième jour de ce mois.

Clair de lune -
abandonnant la barque
on entre en plein ciel
Koda Rohan





Et la seizième nuit, on peut voir «  la lune qui apparaît après quelques hésitations »... Elle est la lune indécise, comme les vagues, les nuages, à qui les Japonais attribuent ces facultés humaines de tarder, de tergiverser, d'hésiter, de flotter et de douter...





Lune de la seizième nuit _
dans le noir se détache
l'ombre des grands arbres
Chora




Ultime vision de la lune avant l'arrivée de l'hiver, c'est la pleine lune de la treizième nuit du neuvième mois... « Lune des souvenirs », « lune des regrets » ou « lune des adieux »... 

D'entre les branches de camélia
elle est apparue
  la lune des regrets
Buson

Extraits de «  A l'Ouest blanchit la lune » éd. Folle Avoine



Fleurs de lune
pâle blancheur dans la lumière déclinante -pureté,
la lune s'élève
Shimagi Akahiko 





Ceux qui partagent le même goût pour la musique,
 le vin, la poésie
peuvent un jour s'éloigner l'un de l'autre -
mais ceux qui partagent la même émotion
devant la lune, la neige et les fleurs,
ceux-là se comprennent vraiment... 
Baïyuji, 8ème s


vendredi 18 octobre 2013

mercredi 9 octobre 2013

Chaque instant est un instant de plénitude

Chaque instant est un instant de plénitude.
L'événement par excellence, c'est la vie ; et la vie, c'est l'événement par excellence.

L'événement par excellence est cet instant de plénitude où il n'est rien qui ne soit entièrement pénétré par la naissance ; où il n'est rien qui ne soit entièrement pénétré par la mort.

Il est cette ouverture spontanée où la naissance et la mort s'accomplissent spontanément sans se faire obstacle.

                     Cet instant même est celui de l'ouverture de la nature entière.

Bodh Gaya Photo: Jérôme

 La vie , maintenant, c'est l'ouverture spontanée de la nature entière. L'ouverture spontanée de la nature entière, c'est la vie, maintenant. La vie ne vient pas, la vie ne s'en va pas. La vie n'apparaît pas, la vie ne devient pas. Et pourtant la nature entière apparaît à chaque instant, la nature entière meurt à chaque instant.



Nous sommes un nombre incalculable d'actes et de pensées. Sachez bien qu'en chacun d'eux, il y a la naissance, il y a aussi la mort.

Photo: Jérôme

Faites le calme en vous et réfléchissez à ce qui s'opère en ce moment. Peut-on dire, oui ou non, que toutes les choses qui s'y présentent sont ensembles, et toutes ensemble, avec la vie ?


Il n'y a pas un seul instant, il n'y a pas une seule chose qui soient séparés de la vie. Il n'y a pas un seul phénomène, il n'y a pas une seule pensée qui soient séparés de la vie.
 
Le Maître de méditation Yuanwu dit : «  La nature entière naît à chaque instant. La nature entière meurt à chaque instant.»
Photo: Jérôme



 (…) Le principe selon lequel «  La nature entière naît à chaque instant » n'a ni commencement ni fin, il enveloppe à la fois la terre immense et le grand ciel vide. Selon ce principe, non seulement la nature naît à chaque instant, mais aussi la nature meurt à chaque instant.




L'instant où «  la nature meurt » engage la terre immense, et le grand ciel vide n'est pas seulement l'instant où la nature meurt, c'est aussi l'instant où la nature naît. Ainsi peut-on dire que la naissance ne fait pas obstacle à la mort, que la mort ne fait pas obstacle à la naissance.
La terre immense et le grand ciel vide naissent et meurent.
Cela ne signifie pas que la terre immense et le grand ciel vide naissent et meurent séparément à des moments différents.

Photo: Marianne Jonen





(…) Ainsi peut-on dire que la naissance pénètre tout ce qui est à chaque instant, que la mort pénètre tout ce qui est à chaque instant. Le sans-naissance et le sans-mort, c'est la nature entière [ qui naît et qui meurt] à chaque instant. La nature entière, c'est la naissance, la nature entière, c'est la mort à chaque instant.
Photo: Marianne Jonen


 
(…) Entièrement happés par le moment présent, la pensée qu'il y a eu d'autres moments présents dans le passé ne nous atteint pas. Et pourtant, il y en eut bel et bien, et chacun de ces moments fut un moment où la nature entière disparut dans son apparition.

Que la nature entière ait disparu dans son apparition dans le passé n'empêche pas que la nature entière disparaisse dans son apparition maintenant.

            C'est ainsi que chaque instant est le tout premier.










Shobogenzo Zenki : chaque instant est un instant de plénitude

trad.C.Vacher éd. Encre Marine


La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...