jeudi 22 septembre 2016

L'automne des "dragonfly"


TOMBO   蜻蛉


la libellule -
la libellule
n'arrive pas à se poser
sur ce brin d'herbe...
Bassho

Au Japon, la libellule est le symbole de l'automne - et celui du samouraï... 

La libellule est rouge, elle se pare des couleurs de l'automne, et les enfants courent pour l'attraper, et la mettre dans un panier d'osier...






un piment rouge,
deux paires d'ailes et regardez!
elle s'élance, la libellule!
Bassho

le début de l'automne
décidé par
la libellule rouge

Aki no ki no
Aka tombo ni
Sadamarinu.
Shirao


teinte
aux couleurs de l'automne
o la libellule rouge

Onoga mi ni
Aki wo somenuku
Tombo kana!
 
Issa




la libellule-
les montagnes lointaines
se reflètent
dans ses yeux
Issa 





Enfin, presque toutes- rouges- sauf celle qu'aperçoit Issa:


embarrassée,
la libellule rouge
pas encore rouge
se cache dans les buissons...
Issa


Mais nos demoiselles d'automne ne sont pas rouges 



La libellule appartient à la famille des Odonates. Cependant, le mot « libellule » vient du latin « libra », qui signifie « Balance » et ceci parce que dans son vol, la libellule tient ses ailes bien à l’horizontal. 

Pour d’autres, le mot « libellule » dériverait du latin « libella » désignant l’instrument qui sert à faire le niveau. Dans les deux cas, il s’agit d’instrument de mesure et d’équilibre, ce que représente la balance

http://amidesroses.eklablog.com/les-libellules-c18600248



( Pour faire ces photos) "Je suis restée près d'une mare, immobile, pendant un long moment, guettant leurs moindres gestes, vols, décollages, atterrissages... C'est la première fois, que je les rencontrais vraiment. .." Nathalie Calmé





Les libellules


Sur l’onde calme et lisse dansent les libellules
Et leur ballet léger, élégant et gracile
Rythme le vent qui glisse sur les bulles…
Fluidité des petites pattes habiles

Fils de lumière lus comme une élégie
A la lune qui luit dans son lointain hâlo
L’air allie les effluves lentes des ancolies
Au lilas blanc qui brille au bord de l’eau

Soudain la brise lève, et le caprice du vent
Qui souffle en risées, balaie ces ballerines
Fragiles, et les fines aiguilles d’argent
Se fondent dans les lueurs purpurines

L’étang se ride, la nuit calme répond en écho…

Didier Méral  

http://poesie.webnet.fr/vospoemes/poemes/didier_meral/les_libellules.html

 

 
 

 


Et elle c' était quoi? Une libellule, je dirais. Toute d' envol et de transparence, se faufilant, gracieuse, entre les deux royaumes de la terre et du ciel, indemne, libre.
Autoportrait au radiateur(2000) Christian Bobin
 http://dicocitations.lemonde.fr/citation.php



ah oui pour finir, pas une libellule...un moustique! mais quel haïku!

Merci à Nathalie C. pour ses superbes photos de libellules...


Sites de haikus en anglais:
http://allpoetry.com/The-dragonfly
http://www.mamalisa.com/blog/autumn-the-red-dragonfly-in-japanese-haiku-poems/
https://thedragonflywoman.com/2012/01/30/dragonfly-haiku/
Photos: 
haikuproject.wordpress.com
dragonfly.haibunga
jamiemillerdragonfly.weebly.com_japanese-art.
otemgear.zibbet.com_japanese-haiku-dragonfly-cap-sleeve-top
redleopard.com

dimanche 18 septembre 2016

Méditation 2...




Quand vous entendez votre voix intérieure...
oubliez-la. 

                             Hyoen Sahn

samedi 3 septembre 2016

Traces d'Encre



Je rends grâce aux eaux profondes
Je rends grâce aux souffles de l'air
Je rends grâce aux feux qui réchauffent
Je rends grâce à la terre qui verdit
Je rends grâce à qui s'incline devant l'autre
Je rends grâce à tout ce qui me fut donné
Je rends grâce au moi enfin aboli




Carolyn Carlson Traces d'Encre
ed.Actes Sud
 


 Photos: Pierre- Lulena

mercredi 31 août 2016

Mais pourquoi enfin...?

                              Mais
                           pourquoi
                             enfin
                             vous
                           n’aimez
                              pas
                         la poésie?

 




« A quoi bon la poésie? …la poésie me semble là justement pour faire voir au regard usé, désabusé, que le monde n’a jamais cessé d’être étrange, lointain, désirable… (…)

Je marche à la rencontre d’un matin d’été avant que la chaleur ne devienne lourde et la lumière aveuglante, et je le vois  scintiller dans les verdures, comme si le vent du nord était un fleuve rendu visible par ces milliers de feuilles fraîches, courant toujours dans le même sens, vers la mer (…)

- et voilà ce que je n’ai jamais  réussi à dire encore,

ces matinées brillantes, fraîches et vives dans le berceau des montagnes, ces jardins bruissant au pied des rochers, cet air animé comme de l’eau où l’on rentre comme dans le poudroiement d’une fontaine, d’une cascade, ce moment qui dure peu au commencement d’un grand jour d’été.

Et si l’on parvenait à le dire ( et ici je suis bien loin du compte) n’y aurait-il pas quelqu’un pour en éprouver un peu de contentement, et qui se retrouverait grâce à quelques paroles fraîches en état de désir, rien que pour avoir redécouvert confusément ce don léger du jour? »

Jacottet Tout n’est pas dit. Ed. Le temps qu’il fait.
                            

                          Alors,
                  regardez le monde
             avec vos yeux de chair, qui voient la beauté,
             avec vos yeux de poète qui voient le don,
             avec vos yeux de Bouddha qui voient l’unité…

Lulena


Photos Lulena

vendredi 26 août 2016

Méditation 1








Autour de la salle de méditation
les fleurs,
la fraîcheur de l'air,
l'obscurité encore.

Les cloches glacées 
aux voix sombres et profondes 
éveillent l'univers.
Silence des carillons dorés,
immobilité des bannières.

Les hymnes de joie 
nous emmènent au-delà du monde.

Les robes noires se réjouissent 
en se décrassant des illusions.

Le sutra de Lankavatara récité,
un moment de pause;
les tuiles du toit du monastère
silencieusement illuminées.

Long Lian  


Images: goabroadfund, pexels.

La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...