lundi 27 avril 2020

Rencontrer le monde et ses changements






S'asseoir sans anxiété liée au monde

Si vous savez apprécier vraiment un simple morceau d'étoffe usée, votre œil peut rencontrer comme il convient le monde et ses changements. 

Voyant clairement, vous ne serez pas trompé et les dizaines de milliers de situations diverses ne pourront pas vous ensevelir.



La lumière de la lune tombe sur l'eau, le vent souffle à travers les pins. La lumière et l'ombre ne vous égarent plus, les sons ou les voix ne vous arrêtent plus. Le sifflement du vent peut résonner, pénétrant sans obstacles à travers les formes. 




Se laisser flotter parmi les choses, s'harmoniser sans dévier, abandonner complètement les toiles d'araignées, pleines de poussières – pourtant cela n'est pas encore arriver chez soi. 

Laissez disparaître les restes de votre conditionnement. Asseyez-vous libre de toute anxiété liée au monde, silencieux et brillant, clair et radieux, dans le vide et dans l'acceptation – rencontrant tout et répondant à tout. 

Sans plus vous salir à la poussière extérieure, ayant réalisé votre propre esprit – vous arrivez à ce champ et vous reconnaissez immédiatement tous vos ancêtres.



« Le Champ Vide: l'Illumination Silencieuse »

Maître Honghzhui

Ill. Lulena, Marylise

mardi 21 avril 2020

Le danseur, le destructeur...


Le Destructeur, le Danseur, Celui qui défait le monde...







Dis-moi, enfant, toi que je rencontre partout sur mon chemin, qui es-tu ?
 

Je suis l'enfant du temps. Dès l'origine, je suis là ; jusqu'à la fin, je suis là. Quand le moment est venu, je me manifeste; quand il le faut, je me transforme. 
Je suis la force et la faiblesse ; sans moi, il n'y a pas de renouveau, il n'y a pas d'avenir. Je suis l'envers de la création, la nécessité de la perte ; j'apporte le mouvement, et la vie, et la mort.
On m'a donné beaucoup de noms, j'aime celui de Shiva. 
Mais on me nomme aussi le Destructeur, le Danseur,
 l'Infini, Celui qui défait le monde...



Suis-je la seule à te voir ?
 

Tous me voient, mais peu me reconnaissent : je suis le petit garçon qui part jouer en donnant des coups de pied dans la fourmilière, je suis la jeune fille quand elle s'éloigne sans regarder en arrière, l'homme qui aime la guerre; je suis la femme qui porte les enfants, qui voit la vie grandir en elle.

 Je suis le vieillard qui regarde pousser les arbres qu'il a plantés, et flétrir ses années... Je suis l'automne, et les feuilles qui s'abandonnent au vent, se laissant porter vers la terre ; le rouge flamboyant du grand cerisier, l'or des chênes ; 

je suis l'hiver nu et desséché, la tourmente qui casse les branches, la neige pure qui recouvre les champs. Je suis la tempête qui s'élève et qui brise, le souffle du printemps, les orages de l'été.
 Le torrent qui gonfle chuchote mon nom, l'éboulis qui brise la crête le proclame, la terre tremble quand je la réveille.


Ne sais-tu donc que détruire et abîmer ?
 

Tu ne comprends pas: je suis aussi la paix qui protège la terre et permet aux premières fleurs d'apparaître; je suis aussi la sève, qui au cœur même de l'hiver, s'élève dans les arbres ; grâce à moi, les branches dénudées porteront des bourgeons, et les fleurs laisseront la place aux fruits.




  Je suis celui qui change le cours des choses, amenant la rivière là où manquait l'eau, qui redessine sans cesse les plages et les côtes, annonçant de nouveaux chemins.

 Je polis la roche en millions de grains de sable, et transforme le volcan en terre noire et riche.

 Je suis l'année qui se termine, et l'année nouvelle qui s'offre.
 









 Je suis celui qui réjouit ou désespère; j'apporte le changement, la fin et le commencement, le renouveau et la peur; je me joue de vos projets et de vos désirs, car ma danse est le monde.

 Je danse pour que les saisons s'écoulent, que la nuit succède au jour. 

Ma danse est danse de vie, car l'immobilité est la mort.


 Je danse le temps qui passe, 
les pétales fanés des fleurs de cerisiers, 
mais aussi les premières roses.

Et moi, est-ce que tu me connais ?
 

Regarde : vois tes mains, qui chaque année ressemblent un peu plus aux feuilles des arbres d'automne, rousses, sèches, fragiles...vois le visage qui se creuse, le corps qui s'affaiblit...Toute l'histoire d'une vie que j'inscris sur chaque corps. 



Pourquoi cette grimace ? Voudrais-tu être encore une enfant au sein de ta mère ? N'avoir jamais grandi, n'avoir pas changé, n'avoir jamais vécu ?


Enfant, tu m'effraies...
 

Pourquoi avoir peur du changement ? N'est-il pas déjà inscrit en toi dès avant ta naissance ? N'est-ce pas l'étoffe dont est tissée la vie humaine? L'air que tu respires, la terre sur laquelle tu marches ne sont pas autre chose que les traces de mes pas.



  
Chacun de tes jours n'est autre 
qu'un instant de cette danse...


















Danse, Shiva, danse, la grande danse de la vie et du changement...

Saurons-nous t'accompagner avec grâce, 
aussi légèrement que ces pétales qui s'envolent dans le vent.. . ?

mercredi 8 avril 2020

Déjà l'aube?

Serait-ce déjà l'aube?
Longue encore est la nuit
mais si claire la lune...


Soseki



 
Dans la froideur du matin
mes os sont vivants
je reste immobile

Soseki












Cristal coupé, cadeau!
Soseki Haikus Ed.Picquier

vendredi 3 avril 2020

Tant de gratitude...



Maha Ghosananda





La gratitude est une reconnaissance de tout ce qui 

nous soutient, une prosternation devant tout ce que 

nous recevons, grand et petit, un remerciement pour 

les moments de bonheur qui soutiennent chaque jour 

de notre vie.


Nous recevons tant de choses pour lesquelles nous 

pouvons remercier.

La gratitude c’est la confiance dans la vie-même. 

Ce n’est pas sentimental, ce n’est pas être jaloux ni 

juger.


La gratitude n’envie pas ou ne compare pas. La 

gratitude reçoit avec émerveillement la myriade 

d’offrandes de la pluie et de la terre, le bon soin qui 

permet toutes les vies sans exception.



En grandissant, la gratitude donne naissance à la 

joie. Nous expérimentons le courage de nous réjouir 

de notre propre bonheur et du bonheur des autres.



La joie est naturelle pour un cœur ouvert. Dans ce 

cœur ouvert, nous n’avons pas peur du plaisir. Nous 

ne faisons pas l’erreur de croire qu’il est déloyal 
 
envers la souffrance du monde d’honorer la joie qui 

nous a été donnée.



Le bonheur n’est pas quelque chose qui coule de 

source. Il vient de nos propres actions.


Si vous voulez que les autres soient heureux, 

pratiquez la compassion. Si vous voulez être 

heureux, pratiquez la compassion.

Le but de nos vies est d’être heureux.


Maha Ghosananda

Et en ce moment, nous pouvons vraiment voir la 

compassion en actes, à travers toutes celles et tous 

ceux qui prennent soin de nous...


Jamais nous n'aurons mieux vu à quel point les 

autres nous sont indispensables, et combien nous 

pouvons les remercier...


Quelle joie pour nous d'éprouver de la gratitude...


Même dans ces moments difficiles, nous pouvons 

garder un coeur tranquille, et plein de gratitude.





.

La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...