mercredi 30 septembre 2020

Accueillir le changement : les saisons de l 'Eveil

 




Dans notre désir d'Eveil, il se peut que nous espérions arriver à un état de perfection qui ne changerait pas, ce qui résoudrait le problème de ce changement constant qui trouble nos vies.

Mais si nous voyons où nous en sommes avec l'Eveil, ce quelque chose qui se déploie tout au long de notre vie, nous comprenons que nous sommes tous au milieu d'une longue marche à travers des terrains variés.

Alors, notre tâche est de rester conscients de ces changements de terrain et de faire confiance au chemin au fur et à mesure qu'il apparaît devant nous, plutôt qu'essayer d'imposer notre itinéraire.

Il y a des saisons dans l'Eveil. 

 

  L'hiver de l'Eveil est cristallin dans sa pureté. La neige, parfois appelée le Manteau de Kwan Yin (Kanzéon), recouvre toutes les distinctions, les différences et les caractéristiques d'un blanc ininterrompu, et notre regard se détend. 

 C'est la sagesse de l'égalité : elle est brillante et un peu froide.

Puis, si nous le laissons faire, vient le printemps, avec son exubérance, sa profusion, révélant la chaude sagesse de la différentiation. A ce moment, les distinctions entre les choses, la beauté particulière de chaque chose, voilà l’important. 

 

Si dans l'hiver de l’Eveil nous aimons chaque chose également, c'est dans son printemps que nous aimons chaque chose pour ce qu'elle est.

L'Eveil a aussi ses marées et ses courants. Nous devenons souvent inquiets, ou découragés, quand il semble que rien ne se passe dans nos vies spirituelles. 

Mais qu'une chose n'apparaisse pas dans notre conscience ne signifie pas qu'elle n’existe pas.

Quand le champ est en jachère, nous pouvons apprendre à avoir confiance qu'il se passe des choses en-dessous, dans l'obscurité, invisibles à nos yeux.

 


 

En fait, il est essentiel qu'avec la lumière existe aussi l'obscurité silencieuse, quand les éclats brillants ont été assimilés et sont devenus une partie du tout.

Nous pouvons apprendre à nous fier à l'implacable dénuement de l'hiver, comme aux bourgeons éclatants du printemps, comme le font les plantes, dénudées jusqu'à leur racine, puis fleurissant à nouveau.

Dire oui à chaque saison, à chaque marée de l'éveil signifie que nous marchons toujours sur la Voie : alors qu'il y a des moments que nous ne comprenons pas, il n'y a pas de détour, pas de raison d'être déçu.

Bien qu'elle soit parfois obscurcie par les nuages, il n'y a que l'aube naissante, dans laquelle nous marchons.


J.Sutherland Roshi




mercredi 23 septembre 2020

Dans ce chemin...Incroyable!

 

Larmes tes larmes dans mes yeux. Mes larmes dans tes yeux. 

Dans ce chemin où joie et chagrin se se confondent - incroyable ! 

Chaque goutte de pluie rend une feuille plus verte.



 

 

Grâce Il y a un calme plus simple que le silence, 

une paix plus profonde que le calme. 

 

Il y a un chatoiement dans le sol sombre, les ombres des arbres, dans la 

vieille mousse, et les formes tordues des branches, qui nous tiennent, 

nous portent et nous nourrissent. 

 

En un clin d'œil, un rire ou une larme. Aucun effort n'est nécessaire, 

aucun moi à chercher, il ne reste que la grâce.

 

Svein Myreng, True Door

 

Photo: Marcelo


dimanche 13 septembre 2020

Offrandes !

 




Rien que des merveilles ce matin ! Mon regard est d’abord tombé sur ce massif de delphiniums, impressionnants avec leurs hampes bleu intense, et, à leurs pieds, déjà les premières tiges frêles de capucines qui se déroulent, intrépides, ; au fond, le vieux rosier, accroché aux pierres du mur, a retrouvé l’enthousiasme de la jeunesse et croule sous les fleurs et les boutons, pendant que, toutes pimpantes, les marguerites se balancent au gré de leur petite musique.

J’étais sortie bien décidée à en finir avec tout ce qui est en retard : la cabane à bois, c’est simple, on ne peut plus y rentrer, je vais y remettre de l’ordre, ah mais ; il y a les les outils de jardin qui ont besoin d’être bichonnés, le petit bois à ranger dans des cageots et ce tas de cartons à plier et mettre dans la voiture, et ...et... mais le monde m’a stoppé dans mon élan et m’a rappelé le plus important, que j’oublie trop souvent : regarder, admirer, remercier.


 

 

 

 

 

Juste en face de la porte de la cuisine, le jardin m’a attrapée en premier ; il a été l’objet de nos soins : plantations, désherbage, toute une attention bienveillante ; nous avons encouragé ses hôtes avec des gratouillis à leurs pieds et des paroles roucoulées. Nous l’admirons d’un regard de propriétaire, c’est notre travail, notre œuvre, notre récompense.

 

 

 

 

Mais si je tourne un peu la tête, je vois la prairie, et là ! C’est une énergie incroyable, toute en vrac, en fouillis, herbes et fleurs mêlées, à qui poussera le plus haut, à qui aura plus de fleurs, à qui attrapera le premier rayon de soleil. Il y a du bleu, du jaune, du rose, et du vert, du vert qui fait du bien aux yeux et au coeur, du vert si tendre qu’on voudrait le manger, ou si éclatant qu’on voudrait le mettre dans sa poche pour le garder toujours.

Chaque printemps elle nous surprend avec des petits bouts de tiges qui se haussent du col sur une terre encore gelée, de minuscules fleurettes qui s’ouvrent sans craindre la prochaine chute de neige, puis en début d’été, elle éclate de promesses et s’abandonne, cette prairie, à la pure joie d’être, à la vie.

A la contempler, je sens quelque chose qui se dénoue en moi : nous avons passé tant de semaines à regarder le monde comme dangereux, presque hostile : oui c’est vrai, il peut l’être, mais j’avais oublié qu’il était aussi – d’abord ? - beauté, don, offrande.


Abritée entre des murs, j’avais ignoré
la force de la terre et son travail aussi vieux

 que le monde : faire renaître la vie ; enfermée, j’avais désappris le don du ciel 

sans limites qui chaque matin réveille l’espoir. J’avais perdu ce qui est la trame 

de toute existence : l’offrande continue, indispensable, invisible.

Immobile au milieu de la cour, respirant dans la grande respiration du monde, me reviennent à l’esprit comme une prière les mots d’un ces vieux moines japonais :

 « Le ciel et la terre font des offrandes. L’air, l’eau, les plantes, les animaux et les êtres humains font des offrandes. Toutes les choses se font des offrandes mutuelles. Ce n’est que dans ce cercle d’offrandes que nous pouvons vivre. »

Ce cercle d’offrandes, je le vois maintenant partout autour de moi, dans l’herbe et ses insectes, dans le petit nuage blanc qui flotte, dans les abeilles, dans notre travail aussi et celui de tous ceux et celles qui nous ont précédés ici.

Et ce moine, Kodo Sawaki, poursuit : 

«  Le monde dans lequel nous donnons et recevons est un monde magnifique et serein. »

Matin d’offrandes, matin de merveilles, un matin comme tous les matins.

 


 Lulena La Vie Les Essentiels sept.20

Photos: Lulena, Marcelo


mardi 8 septembre 2020

Connaître l'obscur





connaître l'obscur :
 
aller dans l'obscur avec une lumière
 
c'est connaître la lumière;
 
pour connaître l'obscurité, allez obscur,
 
allez sans vision,
 
et découvrez que l'obscur, aussi, fleurit, chante,
 
est traversé par des pieds obscurs et de 
 
sombres ailes
 




wendell berry
photo: anne

La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...