vendredi 27 août 2021

Des vivants au sein d'un monde vivant


 



Il faut nous souvenir que nous avons 

bien plus besoin de la nature que la 

nature a besoin de nous. 

 

 Elle a besoin que nous ressentions des 

liens aimants avec non seulement nos 

animaux familiers, mais le monde animal 

et végétal. 

 

Elle a besoin de nos émotions poétiques 

devant les mers, les montagnes, les vols 

d'oies sauvages, la majestueuse sérénité 

des grands arbres.

 

N'oublions jamais que nous sommes des 

vivants au sein d'un monde vivant. 

 

Nous devons comprendre que les 

écosystèmes et là biosphère qui englobe 

les écosystèmes sont des merveilles

d’auto-organisation spontanée 

et autorégulée.





E. Morin L’humanité de l’humanité

 

samedi 21 août 2021

Plaisir d'été...

 

Quel plaisir

de patauger dans le ruisseau d'été

sandales à la main...

 

 Buson

 

zoris traditionnels

dimanche 15 août 2021

La grande fête des esprits

 

O'Bon : Fête des morts au Japon autour du 15 août :
trois jours où l'on prie pour le bonheur de ses ancêtres et de tous les êtres vivants.




PURIFICATION : Les japonais retournent dans la maison d'origine, dans leur village ou ville de province natale afin de préparer et de participer à cette fête au sein de leur famille. On se rend au cimetière afin de nettoyer et fleurir la tombe familiale. Le premier jour, on lave la pierre tombale « comme si l'on lavait le dos de sa propre mère »...
On nettoie aussi les maisons afin de se préparer à accueillir les esprit des ancêtres comme si l'on recevait des invités.

 
 




« C'est la grande fête des esprits ! Les melons de cette récolte sont esprit ! Esprit, les aubergines ! Esprit l'eau de la rivière Kamo ! Esprit, les pêches et les kakis ! Les morts sont esprit, les vivants sont esprit !
Tous ces esprits s'unissent et se fondent dans la vacuité du cœur et de la pensée. Je rends grâce et je loue le Bouddha ! »
Ikkyu



 Le soir, les villageois, ou les habitants des villes, se regroupent par quartiers : c'est Bon-Odori, danse traditionnelle pour accueillir les ancêtres, mais aussi célébrer l'été, les moissons et l'abondance.






















HOSPITALITÉ: il est de tradition de faire un feu devant la maison ou dans le cimetière qui servira de guide aux ancêtres sur le chemin de retour, comme une voix qui leur dirait : « Grand-père, grand-mère par ici ! ». 

Bougies et bâtons d' encens seront allumés à partir de ce feu, ce qui donnera aux ancêtres le moyen de rentrer dans leur maison.

Car pendant cette période, les portes de l'au-delà s'ouvrent, leur permettant de revenir dans leurs foyer, où tout est prêt pour les accueillir. Ils doivent être gâtés durant ces trois jours, puis ils regagneront leur monde. L'hospitalité qui leur est offerte doit être authentique et sincère. Il n'y a plus de barrières, de séparation entre les vivants et les morts.

«  La fête de l'unité des esprits ! Dans cette doctrine, l'univers bouddhique n'a qu'un cœur. Tout l'univers bouddhique n'a qu'un cœur. Alors, ce cœur unique, c'est tout l’univers ! Et dans cette fête , les arbres, les herbes, le pays, la terre, tout devient Bouddha ! » Matsu



 
OFFRANDES : On sculpte des chevaux et des bœufs à partir de concombres et d'aubergines avec des pattes en paille qu'on posera sur un autel spécialement préparé pour cette occasion. Ces animaux faits à partir de légumes représentent les montures des esprits; certains disent que ces animaux repartent avec les tristesses, les irritations, contrariétés et douleurs des vivants.




On placera aussi sur cet autel, des légumes et fruits de saison aussi bien que des sucreries. 

En fait, on leur offre des mets goûteux, de l'eau, du riz, des pâtes, tout ce que l'on trouve de meilleur y est déposé et aussi tout ce qu'ils aimaient du temps de leur vivant.





3ème JOUR: Le dernier jour, un autre feu est allumé afin de leur permettre de s'en retourner dans l'au-delà et de refermer la porte en éteignant le feu.

Puis, le soir, on confectionne des petits radeaux sur lesquels on pose une bougie ; ils sont confiés à la mer ou la rivière, et les esprits de ce temps d'Obon repartent ... cette coutume se nomme Shôryô nagesshi – les lumières des esprits flottants.









 ORIGINE : Au temps du Bouddha Shakyamuni, à la fin de la retraite de la saison des pluies, apprenant le décès de sa mère, Maudgalyayana, un des grands disciples du Bouddha, demanda à ce dernier où elle se trouvait maintenant ; il s'inquiétait pour elle, sachant qu'elle avait mené une vie peu conforme à la morale. 
Le Bouddha lui apprit qu'elle était tombée dans le royaume des démons affamés. Maudgalyayana fit des offrandes afin de la secourir, et grâce à la cérémonie accomplie par le Bouddha et aux offrandes de Maudgalyayana, elle put renaître dans le royaume des êtres humains.

Cette histoire se greffa au culte des ancêtres préexistant en Chine et au Japon.

«  Nous autres Japonais, ne délaissons aucun dieu. Nous présentons même des offrandes aux bouddhas errants qui pourtant n'entretiennent aucun rapport avec les humains ; nous récitons des prières devant les objets les plus humbles, comme les épingles à couture que nous honorons une fois l'an ! » Kawabata



 
Cette cérémonie, avec les rites décrits ci-dessus est très observée encore de nos jours. Les télés et les journaux annoncent les prévisions des embouteillages sur la route et dans les trains pour cette période de fête !



http://global.sotozen-net.or.jp/eng/event/summer/o-bon_sejikie.html

Les 3 textes en bleu sont extraits de

La Danseuse d'Izu De Yasunari Kawabata

lundi 9 août 2021

" J'accepte tous mes ancêtres..."

 



12- 15 août: Obon -  un temps d’offrandes , de souvenirs et de gratitude à la Demeure sans Limites.


C’est une bonne ferme placide dont la longue étable s’est transformée en salle de méditation parquetée, craquant sous les pas inattentifs, un temple bouddhiste qui ne paie pas de mine sous ses très vieux cerisiers : ni jardin zen à l’intérieur ni statues grimaçantes à l’entrée. 

Cinq jours à peine pour épouser le rythme de vie monastique, de cinq à vingt et une heures, loin du brouhaha, à être à ce que l’on fait, être ce que l’on fait, présent à soi, aux choses, empli par leur portée, des toilettes récurées au respir qui s’allonge, du son de la cloche qui se prolonge à la cérémonie pour les défunts qui, la dernière soirée, se conclut, après un long et paisible retour en silence sous les étoiles, par une nuitée d’assises.

Le rite fut simple : descendus au bord du ruisseau, en un rebord où l’eau paraît s’immobiliser, chacun déposa sur son calme plat et noir une petite bougie allumée, luciole embarquée sur une nacelle d’écorce qui luit un temps, tourne lentement, cherchant sa voie au gré du mince courant, puis capote dans une brève chute entre deux rochers. A la lueur des torches, on en pouvait suivre certaines qui s’écoulaient, éteintes, puis les frondaisons masquaient définitivement la suite de leur errance.

Revenus un instant nous côtoyer, ranimés par notre reconnaissance, les disparus repartaient dans leur nuit. Requiescant in pace, eux et nous. 

 Mais leur voyage se poursuivait aussi au-delà de notre regard. Quand avait-il pris naissance ? A la confection de la bougie ? A la poussée de l’écorce sur le pin ? L’après-midi, nous avions lu un beau texte du moine vietnamien Tich Nhât Hanh : «  J’accepte tous mes ancêtres, avec leurs vertus et leurs faiblesses. Mes ancêtres et mes descendants font partie de moi. Je suis eux, ils sont moi. Je n’ai pas de moi séparé. Tout existe dans le courant de la vie en continuel mouvement… »

Tout est toujours présent et tout en même temps disparaît, impermanence continue et permanence non moins continue, de façon aussi patente que les vagues passant en frisson sur la peau de la mer. Dire qu’il m’aura fallu monter en Ardèche jusqu’à cette ferme-temple nommée « La Demeure sans Limites » pour comprendre que ce nom pointait ce que m’enseignait à demeure et à mon insu chaque vision de la mer!


Pierre, pratiquant de la Demeure sans Limites.


















La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...