mercredi 25 mai 2016

Wang Wei: si loin, si près...

Admirer le paysage dans le calme du soir:  la nuit tombe, nous nous promenons avec Wang Wei dans ce petit village...

 Qu'est-ce qui nous parle douze siècles plus tard ? Description d'un moment saisi dans un regard: tout compte, le ciel, la rivière, le pêcheur, son propre coeur...La vie est là, avec son mouvement, et pourtant tout est tranquille. 

Et quand nous lisons les poèmes de Wang Wei, cette tranquillité, petit à petit, nous pénètre et nous change: tout est là, à chaque instant, il n'y a rien à chercher, ni à refuser, il y a à accueillir et à chérir cette vie même.


Écrit sur le rempart de la citadelle de Hebei

Hameau tout au sommet de la falaise
Havre des voyageurs brume et nuages.
De ce haut mur regarder le couchant
La rive au loin répond au bleu des cimes.
Un feu au bord- barque passant la nuit
Toit d'un pêcheur- oiseaux du soir qui rentrent.
Vide serein - ciel et terre s'endorment
Le cœur aussi tranquille que le fleuve.







Photo: Lulena 

A. Markowicz: Ombres de  Chine. Ed Inculte




vendredi 20 mai 2016

Vesak, l'Eveil du Bouddha

Ayacana Sutta: La Demande traduit du Pali 

par Thanissaro Bhikkhu








Ainsi ai-je entendu:

En une occasion, le Bienheureux récemment Eveillé demeurait à Uruvela sur la rive de la rivière Naranjara, au pied du Banyan de la Gardienne de chèvres. Alors qu’il était seul et en retraite, il se dit : 

«  Ce Dhamma que j’ai atteint est profond, difficile à voir, difficile à réaliser, tranquille, raffiné, au-delà de toute conjoncture, subtil, à être expérimenté par les sages. Mais cette génération trouve ses délices dans l’attachement, se plaît dans l’attachement, s’amuse dans l’attachement – et la conditionnalité et l’apparition co-dépendante sont difficiles à voir. 




Cet état aussi est difficile à voir : la résolution de toutes les fabrications, l’abandon de toutes les acquisitions, la fin de l’avidité ; l’absence de passion, la cessation, le détachement. 
Et si j’enseignais le Dhamma et que les autres ne le comprenaient pas, cela serait fastidieux pour moi et fastidieux pour eux. »






A ce moment, le Bienheureux pensa ces vers, jamais dits dans le passé, jamais entendus auparavant :

«  Assez maintenant avec l’enseignement
de ce que je n’ai atteint qu’avec difficulté.
Ce Dhamma n’est pas réalisé facilement par ceux
qui sont dominés par l’aversion et les passions.

Ce qui est compliqué, subtil, profond, difficile à voir,
allant à l’encontre du flot – ceux qui font leurs délices des passions,
enfermés dans l’immense obscurité, ne le verront pas. »


Tandis que le Bienheureux réfléchissait sur cela, son esprit tendait à demeurer tranquille, sans enseigner le Dhamma.

Alors Brahma Sahampati , reconnaissant grâce à son attention unique les pensées du Bienheureux, pensa : «  Le monde est perdu ! Le monde est détruit ! L’esprit du Tathagata, L’Arhant, Celui qui S’est Justement Éveillé par Lui-même tend à demeurer tranquille, sans enseigner le Dhamma ! »







Alors, tout comme un homme fort déplie son bras plié, ou replie son bras étendu, Brahma Sahampati disparut du Monde-de-Brahma et réapparut en face du Bienheureux. 

Arrangeant son vêtement de dessus sur une épaule, il s’agenouilla sur le genou droit, salua le Bienheureux avec les mains devant le cœur, et lui dit :
 «  Seigneur, que le Bienheureux enseigne le Dharma ! Que Celui qui Est Bien- Allé enseigne le Dhamma Il y a des êtres avec juste un peu de poussière dans les yeux qui s’éloignent parce qu’ils n’entendent pas le Dhamma. Il y a des êtres qui comprendront le Dhamma. » 





Voici ce que dit Brahma Sahampati. Et il ajouta : «  Dans le passé, est apparu par les maghadiens un Dhamma impur devisé par des êtres impurs. Ouvre la porte à la Non-Mort ! Laisse les entendre le Dhamma réalisé par le Sans- Souillure !

 De même que celui qui se tient sur un rocher peut voir en bas les autres tout autour de lui, Ainsi, O Sage, avec ta vision Qui Inclut Tout gravit le palais construit par le Dhamma. Libre de tout chagrin, contemple les êtres submergés par le chagrin, opprimés par la naissance et la vieillesse.

 Lève-toi, héros, victorieux dans la bataille ! O Enseignant, sans dette promène-toi dans le monde ! Enseigne le Dhamma , toi le Béni : il y aura des êtres qui comprendront. »








Le Bienheureux, ayant compris l’invitation de Brahma, de par sa compassion pour les êtres, examina le monde avec l’oeil d’un Éveillé. Faisant cela, il vit des êtres avec peu de poussière dans les yeux, et d’autres avec beaucoup ;

 il reconnut ceux qui avaient des facultés aiguisées, et ceux qui avaient un esprit obtus ; des êtres avec de bonnes facultés,et d’autres avec des mauvaises ; ceux à qui enseigner serait facile, et ceux à qui ce serait difficile, certains d’entre eux voyant disgrâce et danger dans l’autre monde.


Comme dans un étang de lotus bleus, rouges ou blancs, certains lotus – nés et poussant dans l’eau- peuvent fleurir alors même qu’ils sont immergés dans l’eau, sans s’élever au-dessus d’elle ; certains peuvent effleurer la surface de l’eau alors que d’autres peuvent s’élever au-dessus de l’eau et s’y tenir sans être touché par elle ;






 ainsi, examinant le monde avec l’oeil d’un Éveillé, le Bienheureux vit ceux qui avaient des facultés aiguisées, et ceux qui avaient un esprit obtus ; des êtres avec de bonnes facultés, et d’autres avec des mauvaises ; ceux à qui enseigner serait facile, et ceux à qui ce serait difficile, certains d’entre eux voyant disgrâce et danger dans l’autre monde.


Ayant vu cela, il répondit en vers à Brahma Sahampati :
« Ouvertes sont les portes de la Non-Mort à ceux qui ont des oreilles. Qu’ils montrent leur confiance. «





Alors Brahma Sahampati pensa : «  Le Béni a donné son accord pour enseigner le Dhamma » s’inclina devant le Bienheureux et le contournant par la droite disparut à l’instant.




 Ainsi, 25 siècles plus tard, avons-nous le bonheur de pouvoir lire, écouter, conserver, et comprendre les Enseignements du Victorieux...



Traduction Fr: Lulena 

vendredi 13 mai 2016

Entre présence et absence





Nuit de printemps, poème impromptu


Les herbes sauvages sont secrètement parties avec le vent

L'éclat de ce printemps chaotique déjà à moitié disparu 

Appuyée sur la balustrade de pierre  je me repose un instant

La lune dans la cour quelque part entre présence et absence 





 Jingnuo Nonne bouddhiste Chine 17 ème S.

Traduction Lulena








La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...