samedi 29 octobre 2016

Des grand pins, un écureuil, et vous...










     




 Fermez les yeux! Ou plutôt non: prenez d'abord le petit chemin qui monte, à travers pierres et broussailles...pas la peine de vous équiper de pied en cap...venez juste comme vous êtes, la montée est accueillante, et ne vous tiendra pas rigueur de votre vieux chandail! 


Voilà, maintenant quittez le sentier et avancez un peu dans la forêt. Vous y êtes? Regardez autour de vous et trouvez une souche d'arbre, ou peut-être un gros caillou à peine moussu et asseyez-vous. On reprend: fermez les yeux. Restez tranquille. Pas la peine de vous agiter, oui, c'est un peu dur, tant pis. N'essayez pas subrepticement de regarder à travers vos paupières mi-closes. Il n'y a personne autour, pas de bêtes féroces, le dernier loup a dû disparaître sans héritier il y a environ deux cents ans, vous n'avez rien à craindre, détendez-vous.



      

Pas facile: vous vous sentez vulnérable; il y a des petits bruits, des chuchotis, des craquements; non, vous avez imaginé ce frôlement, c'est juste une petite branche qui s'incline vers vous...Il vous semble que les grands pins qui semblaient si beaux vus d'en-bas vous encerclent et s'approchent d'un peu   près... Vous pensez: « Qu'est-ce qu'elle me fait faire, là? J'ai l'air stupide! Je ferais mieux de me lever et de trouver une occupation sérieuse... » Mais vous n'osez peut-être pas le dire tout haut, car vous n'êtes pas tout à fait sûr du son de votre voix. Vous haussez les épaules dans un moment d'indépendance ostensible, mais vous restez assis.

      

Rien ne se passe; vous tapez du pied, mais c'est assez décevant: aucun bruit dans les aiguilles de pin humides. Alors, vous prenez votre mal en patience et vous commencez à respirer. Je veux dire à vraiment prendre conscience du fait que tout au long de cette petite scène, et même dans les minutes et les heures qui précèdent, vous avez respiré. 



C'est agréable, cette impression de vous ouvrir à la forêt, de la laisser flotter à l'intérieur de vous-même et vous commencez à distinguer des odeurs que vos pensées agitées vous avaient cachés jusque là.

    


La plus saisissante, la plus reconnaissable: humus; une odeur de feuilles et de terre, de pluie et d'écorce; une odeur qui résonne dans votre mémoire sans pour autant qu'aucun souvenir ne s'y accroche; une odeur noire, profonde comme le son d'une grosse cloche – et flottant juste au-dessus, riche et délicate comme un miel épais, l'odeur des pins et il vous revient en mémoire le goût des jours d'hiver où, enfant, pour faire passer une toux improbable, vous suciez l'un après l'autre de petits bonbons orangés en forme de pomme de pin. Un petit soupir amusé devant ce souvenir, et ding! quelque chose vous a frappé au front, vous en êtes sûr, vous faites un bond...

     


 Vous ouvrez les yeux: là-haut, dans les branches fines, il y a un écureuil qui  s'impatiente de vous voir planté là, et s'apprête à lancer une deuxième noisette...Vous riez et, vexé, en râlant « Chirp, chirp, chirp » il gagne son refuge. 
Vous continuez à respirer, sentant sur votre visage, à travers le soleil, la coupante légèreté de l'air comme un son légèrement aigu, contrepoint au murmure incessant des pins. 

Vous soupirez encore, d'aise cette fois. Vous n'avez plus envie de bouger. 




Vous découvrez une part de vous-même qui est arbre, qui est ciel, qui est terre. 

Vous êtes feuille, et  nuage et racine. 

Vous êtes en paix avec vous et avec le monde.

C'est l'automne, et vous êtes prêt à l'accueillir. 






Lulena La Vie les Essentiels

Photos: Lulena. + 1

mardi 25 octobre 2016

Première neige


Déjà! à la regarder
j'ai froid aux pieds...
Première neige 

Lulena

Photo: Yvon 13 octobre

jeudi 13 octobre 2016

Un autre automne





あき

AKI: Automne



 
 

Bright red,
the sun shining without mercy –
wind of the autumn

japancalligraphy   autumn3

Le Rouge 
                     The leaves of ivy –
all of them quiver
in the autumn wind
– Kakei (17th-18th century)
(Translated by  Hoshino Tsunehiko and Adrian Pinnington
 
Les feuilles du lierre
                 - toutes elles tremblent
                 dans le vent d'automne. 

discoverjapannow.wordpress.com



 
HAIKU – TEARDROPS OF SILENCE

In Autumn’s darkness
Raindrops glistening on leaves
Teardrops of silence
 
Dans l'obscurité de l'automne
les gouttes de pluie glissent sur les feuilles
Larmes du silence  
   T.J Grén
 
 

Jeune fille dans les bois d'automne
she ascends stone steps brightly strewn with gold red leaves her spirit lifting she swirls to silence for an audience of trees in sunlight streaming in her amber eyes is the rapture of autumn . . . this girl is golden for the Autumn Haiku Poetry Contest of Laura Loo
 Andrea Dietrich
http://www.poetrysoup.com/poems/about/haiku_autumn_poems









 

Tree Silhouette-- 

shimmering tree
they're no footsteps around       
but fallen leaves 

**
afternoon twilight
heaven is listening
peaceful lonesomeness
  
**
Autumn waits 
The wind blows the mind   
leaves falling softl

By:PD 
http://www.poetrysoup.com/poems/about/haiku_autumn_poems






Graines brunes des mimosas
là ou les fleurs autrefois
invitaient les colibris 
à se régaler.
Ethel Freeman 

  Une  rafale et
la dernière feuille décide :
partie  
Robert Henry Poulin


//viewonbuddhism.org/zen/zen_poems.html

澁かろか
知らぬど柿の
初ちぎり
   

Sera-t-il âpre ?
je l’ignore encore
le premier kaki cueilli
   

shibukaro ka
shiranu do kaki no
hatsu chigiri
初雁や
よいよながき
夜にかはり
   
Les premières oies sauvages
les nuits
sont de plus en plus longues
   
hatsu kari ya
yoiyo nagai
yonikahari
売られても
秋をわすねぬ
鶉哉
   

Même en vente au marché
elles n’oublient pas l’automne
les cailles
   
uraretemo
aki o wasunenu
uzura kana








                                      book of poems


       on each page fingerprints
                 of a soul


             
            livre de poèmes

            sur chaque page
      les empreintes de doigts
               d'une âme 
  
Jane Reichhold   "A Dictionnary of Haikus"   http://chevrefeuillescarpediem.blogspot.fr/









Merci à Françoise pour cette superbe photo de jardin sous la pluie.
Autres: Lulena

jeudi 6 octobre 2016

Le vieil homme qui disait tout le temps...



 

- Parce que vous dites tout le temps pourquoi, répondit la fée. Et cela rend tout le monde fou. Les gens ne peuvent plus ni dormir, ni manger, ni penser, ni voler parce que vous dites toujours pourquoi, pourquoi, pourquoi et encore pourquoi, sans cesse. 
Je suis venue de mon étoile lointaine pour vous dire que vous devez arrêter de pourquoyer.
 

- Pourquoi ? dit le petit homme très très très vieux. 

 e. e.cummings


La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...