Allumant une bougie
avec une autre -
soir de printemps
Buson
" Il y a quelque chose qui passe d'ici à là, une lueur, une constance dans ce crépuscule calme, dont nous sentons que c'est la vie même, tremblante et insaisissable, pourtant forte et évidente juste devant nous."
Blyth
Zenki: chaque instant est un instant de plénitude...
La grande Voie des bouddhas, la Voie une et entière, est libre de tout obstacle. C'est l'évènement dans sa plénitude.
Dire libre de tout obstacle, c'est aller jusqu'à dire que, de même que la naissance est libre à l'égard de la naissance, la mort est libre à l'égard de la mort.
Ainsi [on parle de ]" sortir du monde ordinaire des naissances et des morts" , [ on parle d']"entrer dans le monde ordinaire des naissances et des morts".
[Mais] l'un ne va pas sans l'autre, car la grande Voie est une et entière.
[On parle de]" quitter le monde ordinaire des naissances et des morts", [on parle de] "traverser le monde ordinaire des naissances et des morts".
[Mais] l'un ne va pas sans l'autre, car la grande Voie est une et entière.
L'évènement par excellence, c'est la vie; et la vie, c'est l'évènement par excellence.
L'évènement par excellence est cet instant de plénitude où il n'est rien qui ne soit entièrement pénétré par la naissance, où il n'est rien qui ne soit entièrement pénétré par la mort.
Il est cette ouverture spontanée où la naissance et la mort s'accomplissent sans se faire obstacle.
Cet instant même est celui de l'ouverture de la nature entière entière. Ni grande ni petite. Ni universelle ni singulière. elle n'est pas à venir; elle n'est pas imminente. (...)
La vie ne vient pas, la vie ne s'en va pas. Et pourtant la nature entière naît à chaque instant, la nature entière meurt à chaque instant...
Shobogenzo Zenki
La source s'enroue
au péril des rochers;
à la couleur du soleil
le bleu des pins fraîchit.
Le soir au creux de l'étang vide
la paix de l'éveil
Wang Wei
...et maintenant je comprends que le Maître ne disparaît pas, il change de forme. Il est ici, il est là: dans ce pin en haut de la colline, dans le nuage paressant dans ciel; dans cette goutte d'eau qui éclabousse la pierre, dans la pierre elle-même, dans la terre. Dans le temple et sur les sentiers; dans cette respiration, dans ce souffle de vent; dans cet instant de joie, dans ce moment qui passe, dans une minute, dans une autre.
Il est là au cœur de la gratitude, de chaque prosternation, de tous les gasshos.
Il est légèreté et liberté; il est espace et calme, il est silence.
Je le reconnais dans un sourire, je le retrouve dans un regard, il est partout, à travers la forme, à travers le sans-forme.
Il est le don et il est la source: l'arbre s'incline dans la vent, la rivière coule vers la mer, le printemps à chaque instant naît et disparaît.
Il est la paix de l'éveil, les dragons et le grand ciel vide...
Textes
Shobogenzo:traduction de C. Vacher Ed Encre Marine
Wou Wei: La montagne vide Ed. Albin Michel
Photos: Lulena (Japon)
si loin, si proches,
RépondreSupprimerdes rives de Fukushima
les murmures des sutras