Peu avant la guerre, le poète humaniste wallon Marcel Thiry, marchand de bois en forêt du côté de Haaselpath ( Belgique), rencontre 3 gendarmes, avec lesquels s’engage la discussion suivante :
« Oh, nous autres, on n’a tout de même rien à faire, qu’à surveiller... Si l’on nous met ici, c’est surtout pour les Juifs.
-Les Juifs?
-Oui, ceux qui entrent en Belgique.... Il en passe à peu près toutes les nuits. Vendredi et samedi, à nous trois, nous en avons arrêté douze.
-Et qu’est-ce que vous en faites ?
-Eh bien on les refoule. Le matin, on les reconduit par la grand‘ route, et on les remet aux gendarmes allemands.
-Et ces Juifs, qu’est-ce qu’ils disent quand vous les reconduisez?
-Qu’est-ce qu’ils diraient ? Il y en a qui pleurent; il y en a qui crient. Il y en a qui demandent qu’on les tue.... Mais presque tous se laissent traîner, reprend-il.
-.......
-Il faut bien, n’est-ce pas ? La Belgique ne peut pas les avoir tous sur le dos
-........
pas besoin de préciser qu'il ne s'agit pas de la Belgique... mais de notre passé - et présent- européen...Lulena
Extrait de: Marcel Thiry, Lettres aux jeunes wallons, coll. Écrits politiques wallons de l’Institut Jules Destrée, pp. 126-127
Envoyé par Françoise
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire