Vagabonder...
Un
souffle de printemps et la nature s'éveille...quelques semaines plus
tard, un petit vent de printemps, et c'est mon cœur qui aspire au
départ, à la marche, à l'errance... en ce
matin piquant d'une petite fraîcheur porteuse de promesses, je rêve
et je soupire...
Il
y a dans le mot « vagabonder » un je ne sais quoi de sautillant, de
primesautier qui fait que les jambes vous démangent, que tout le
corps s'impatiente, qu’on cherche du regard un sac à dos, posé
sans doute contre le tronc d'un arbre, prêt à le reprendre et
repartir d'un bon pas.
Partir pour mieux voir ce que l'habitude nous
cache, pour respirer, pour sentir la sève qui coule dans les veines
des arbres, pour partager la force de la saison qui explose le matin
à l'aube dans le chant des mésanges nonnettes, calotte noire et
corps vibrant; partir pour s'éveiller demain dans un monde tout
neuf.
Et le regard se tourne et cherche au plus loin: là-bas où les genêts en fleurs embaument et vous font signe; là-bas vers les grandes forêts sombres et secrètes ; là-bas, vers le ciel qui s'embrase au couchant, vers le murmure de la mer, vers l'ailleurs, juste après ce ruisseau, juste derrière cette montagne...
Sans
attentes, sans carte ni boussole, sans plan, exactement au fil des
heures, au fil de nos envies, au fil de la joie.
Errance : pourquoi
pas par ici plutôt que par là, il nous suffit d'aller voir ailleurs
où nous ne sommes pas, le monde est riche, et le temps infini. Sans
prévisions, sans attaches, le vagabondage est pure légèreté, pur
instant. Il est aussi sans abri, sans sécurité: il est découverte
et parfois déception, il est ciel bleu et pluie, mais toujours il
promet aventures et émerveillement :
«
De quel arbre en fleurs,
je
ne sais,
mais,
ah, quel parfum ! »
"Vagabonder":
juste une journée, juste une heure...Tourner à droite plutôt qu'à
gauche, traverser ce jardin, passer par cette petite rue...prendre ce
sentier inconnu ou traverser le pont, s'asseoir sous le cerisier en
fleurs ou pousser la porte de cette maison pour en admirer la cour.
Regarder par la fenêtre, et voir flotter les nuages...les suivre au
gré du vent et de notre fantaisie; visiter un pays lointain aux
brumes violettes, aux aubes dorées...Se laisser porter et changer de
forme, devenir un petit souffle vaporeux dans le grand ciel bleu.
«
Reprisant mon pantalon de toile, attachant une nouvelle lanière à
mon chapeau de bambou, je rêvais de la lune brillante au-dessus des
toits de chaume du village de Matsushima... » Basho
Le printemps est un rêve,
ne le laissez pas passer...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire