L'armée en marche - Du FU, Chine 8ème s. -
Et depuis, à travers le temps et l'espace....
L'armée en Marche :
le départ des soldats et des chars de guerre .
Ling ling, les chars crient ; siao siao, les chevaux soufflent
Les soldats marchent, ayant aux reins l’arc et les flèches.
Les pères, les mères, les femmes, les enfants
leur font la conduite,
courant confusément au milieu des rangs ;
La poussière est si épaisse qu’ils arrivent
jusqu’au pont de Hien-yang sans l’avoir aperçu ;
Ils s’attachent aux habits des hommes qui partent,
comme pour les retenir, ils trépignent, ils pleurent ;
Le bruit de leurs plaintes et de leurs gémissements s’élève
véritablement jusqu’à la région des nuages.
Les passants, qui se rangent sur les côtés de la route, interrogent les hommes en marche ;
les hommes en marche n’ont qu’une réponse :
notre destinée est de marcher toujours.
Certains d’entre eux avaient quinze ans
quand ils partirent pour la frontière du Nord ;
Maintenant qu’ils en ont quarante, ils vont camper
à la frontière de l’Ouest.
Comme ils partaient, le chef du village enveloppa de gaze noire
leur tête à peine adolescente ;
Ils sont revenus la tête blanchie,
et ne sont revenus que pour repartir.
Insatiable dans ses pensées d’agrandissement,
L’empereur n’entend pas le cri de son peuple.
En vain des femmes courageuses ont saisi la bêche
et conduisent la charrue ;
Partout les ronces et les épines ont envahi le sol désolé,
et la guerre sévit toujours, et le carnage est inépuisable,
sans qu’il soit fait plus de cas de la vie des hommes
que de celles des poules et des chiens.
Bien qu’il se trouve des vieillards entre ceux qui interrogent,
les soldats osent exprimer ce qu’ils ressentent,
d’un ton violemment irrité ;
Ainsi donc, disent-ils,
l’hiver n’apporte pas même un moment de trêve,
et les collecteurs viendront encore pour réclamer ici l’impôt .
Mais cet impôt, de quoi donc pourrait-il sortir ?
N’en sommes-nous pas venus à tenir
pour une calamité la naissance d’un fils,
et à nous réjouir au contraire
quand c’est une fille qui naît parmi nous ?
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Prince, vous n’avez point vu les bords de la mer bleue,
où les os des morts blanchissent, sans être jamais recueillis,
où les esprits des hommes récemment tués
importunent de leurs plaintes
ceux dont les corps ont depuis longtemps péri.
Le ciel est sombre, la pluie est froide, sur cette lugubre plage,
et des voix gémissantes s’y élèvent de tout côté.
DU FU
Cette pièce date d’une époque où l’empereur Ming-hoang
était loin déjà de la période pacifique
célébrée par Li-taï-pé, mais où,
la rébellion n’ayant pas encore éclaté dans l’Empire,
les seuls ennemis qu’il eut à combattre étaient
ceux que son esprit de conquête allait chercher au-dehors.
La sombre peinture esquissée par Thou-fou,
en même temps qu’elle fait juger de l’état d’épuisement
dans lequel la guerre civile dut trouver l’Empire
quelques années plus tard, nous montre aussi la liberté
de parler dont on usait alors,
puisque le poète occupait une charge à la Cour
quand il écrivit ceci.
Poésies des Tang -- Thou-fou (Du Fu)
wengu.tartarie.com/Tang/Du_Fu.php
" Il y aura demain de la gloire pour tout le monde..."
Appel Aux Femmes Françaises
j’appelle les vivants pour qu’ils se défendent contre le monstre qui apparaît à l’horizon
RépondreSupprimerje pleure sur les morts innombrables couchés là-bas vers l’Orient et dont la puanteur arrive jusqu’à nous comme un remords.
je briserai les foudres de la guerre qui menacent dans les nuées
__Schiller_"le chant de la cloche"__