Tout disparaît. La pratique continue...
Zoketsu
Norman Fischer Shambala Sun Mai 2012
Le
récit de la disparition du Bouddha, telle qu'on la trouve dans le
Mahaparinibbana Sutra du canon pâli est d'une beauté austère. Le
Bouddha ayant déjà « renoncé à la force vitale » et
annoncé le moment et le lieu de sa disparition, est entouré de ses
disciples. Il leur demande s'ils ont des questions ou doutes ultimes,
et devant leur silence – et grâce à sa clairvoyance- il réalise
qu'ils sont fermement établis dans l'éveil.
Il prononce alors ses dernières paroles, pour eux et toutes les générations suivantes de pratiquants :
Il prononce alors ses dernières paroles, pour eux et toutes les générations suivantes de pratiquants :
« Maintenant, moines, je vous le dis :
tout ce qui est composé a la nature du changement. Soyez diligents
dans votre pratique. »
Puis
le Bouddha entre dans les différents niveaux de méditation,
disparaissant finalement de cette vie . Les moines qui ne sont
pas encore complètement éveillés « s'arrachent les cheveux,
lèvent les bras, se jettent par terre, et pleurent avec un chagrin
extrême en criant « Trop tôt ! Trop tôt ! ».
Mais
les moines pleinement réalisés restent attentifs et disent :
« Tout ce qui est composé est impermanent. A quoi bon
pleurer ? »
(...)
Dans la façon dont cette scène finale est racontée, le
contraste entre les moines qui expriment leur chagrin et ceux qui
reçoivent la disparition du Bouddha avec équanimité ne pourrait
pas être plus grand. Le sutra semble impliquer une désapprobation
des premiers et une approbation des seconds.
Parce
que si l'impermanence est la permanence est la Nature de Bouddha,
alors la perte est la perte est aussi le bonheur, et les deux sortes
de moines doivent être approuvés. L'impermanence n'est pas
seulement à dépasser et à conquérir. Elle est aussi à vivre et à
apprécier, parce qu'elle reflète tout
ce qui est de
notre nature humaine.
Les
moines qui pleurent et qui crient n'expriment pas seulement leur
attachement, ils expriment aussi leur immersion dans cette vie
humaine, et leur amour pour quelqu'un qu'ils révèrent.
J'en
ai fait l'expérience plus d'une fois dans les moments de grandes
pertes : (…) mes larmes et ma tristesse sont l'expression de
l'amour, et ma douleur me fait aimer davantage le monde et la vie.
Chaque apprentissage de l'impermanence , personnel et émotionnel que
la vie a été assez généreuse pour m'offrir, a approfondi mes
possibilités d'aimer.
Le
bonheur que la pratique spirituelle promet n'est pas une félicité
sans fin, une joie sans fin, une transcendance infinie. Qui voudrait
cela dans un monde où il y a tant d'injustice, de tragédies, de
malheurs, de maladies et de mort ?
Ressentir
le fléau de l'impermanence et de la perte et l'apprécier en même
temps profondément en tant que splendide essence de ce que cela
signifie « être tout ce qui est » - voici la vérité
profonde dont j'entends l'écho dans les dernières paroles du
Bouddha.
Tout
disparaît. La pratique continue.
Poème
de Noiri
Roshi ( Maître de Moriyama Roshi) :
La
transmission juste
est la
prosternation
en
signe de gratitude
L’Éveil juste est le véritable Maître
Lorsque
la foi pure apparaît
pratique
et action juste
ne font
plus qu'un
Au-dessus
du toit
de tuiles bleues
de tuiles bleues
la
lune
comme
un ballon d'enfant
La
cloche sonne; le son en est tout doré de soleil
L'univers
entier ( tel quel) est le véritable corps humain.
L'univers entier est la porte de la libération.
L'univers entier est la porte de la libération.
L'univers
entier est l'oeil du bouddha Vairochana.
L'univers entier est le corps du Dharma du soi.
Yuibutsu Yobutsu. Seul un Bouddha reconnaît un Bouddha SBGZ
L'univers entier est le corps du Dharma du soi.
Yuibutsu Yobutsu. Seul un Bouddha reconnaît un Bouddha SBGZ
![]() |
Le
corps en son entier – une clochette du vent
bouche
ouverte suspendue dans le vide
n'offrant
aucune prise au vent
ne
parlant que de sagesse
pour le bien des autres.
M°
Nyojo cité dans « Inmo » Shobogenzo M°Dogen
Juste deux mots qui tournent dans ma tête pour dire notre vie humaine, ses limites, notre Nature de Bouddha, sans limites,
et notre Voie, toujours là: "aimer" et "lumière" - et bien sûr, "merci " est dans chacun de ces mots, à chaque instant...
et notre Voie, toujours là: "aimer" et "lumière" - et bien sûr, "merci " est dans chacun de ces mots, à chaque instant...
Dans
la montagne vide l'homme est sans forme
Où
la voix seule vient en échos.
Les
ombres du couchant s'inversent dans la forêt-
Sur
la mousse renaît la lumière
Wang
Wei
![]() |
Plus de photos du Japon: http://zendo3tesoros.wordpress.com/zuigakuin/
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RépondreSupprimer"Pluie de la Loi"...Merci !
RépondreSupprimerLiliane_14 mai 2019