mardi 22 décembre 2020

Transformons-nous !

 

 

C'est Noël, et pour tous le temps du don et de la générosité...

Transformons-nous en Avalokiteshvara...

et gardons une ou plusieurs mains aussi pour recevoir:

le plus grand don est de donner aux autres l'occasion de donner...

 

Et puis...continuons en 2021... 

 

365 Kanzéons...

 

Qu’est-ce que ça veut dire changer le monde ?
Regardez autour de vous et vous trouverez plein de choses à faire.

Dzigar Kongtrul Rimpoche

 

 

Ill. Tomi UM

lundi 14 décembre 2020

mardi 8 décembre 2020

Entendre le dragon chanter

 


Koboku こぼく un arbre qui a perdu 

ses feuilles -  dans le vent doré...

un arbre qui a été coupé et dont il ne 

reste que le tronc – 

assis bien droit comme une personne 

faisant zazen, ne s'allongeant jamais. 



S'asseoir en zazen sans rien chercher.



Mais vous n'êtes pas un arbre mort ?!

 

 
"Un moine demanda à Shishuang : 

 

«  Qu'est-ce qu'un dragon chantant dans un 

arbre desséché ?
 

Shishuang dit : 

 

«  Il garde encore de la joie.
 

- Qu'est-ce qu'un globe oculaire dans un 

crâne ?
 

- Il garde encore de la conscience. "


 " Ceux qui ne sont pas dans la Voie parle d'un 

arbre desséché, mais ils ne le connaissent pas 

authentiquement ; comment pourraient-ils 

entendre le dragon chanter ? 

Ils pensent qu'un  arbre desséché n'est autre 

qu'un arbre mort,dont les feuilles ne 

repoussent pas au printemps."

(...) 

 



 


Je me demande si quelqu'un l'a déjà 


entendu... 


Pour cette question, dites : 


« Le chant du dragon est un hurlement 


et un fredonnement dans l'eau boueuse, 


expirant à travers les narines. » 



M° Dogen, SBGZ : Le Chant du Dragon



C'est le moment!
 

Chantez maintenant !



 
Photo: Visoflora
 

Calligraphie: Lulena


vendredi 4 décembre 2020

Comment je suis devenue un arbre...

 

Comment je suis devenue un arbre



Non pas vivre parmi les arbres, mais bel et bien devenir arbre : telle est l'obsession de Sumana Roy, née, écrit-elle, par la contrainte, enfant, d'avoir à enfiler des sous-vêtements : « Les arbres n'étaient pas, eux, encombrés de bras. » 

Cette obsession ne fera que grandir au fil des ans : 

Effrayée par la violence de la société où elle grandit, sa cupidité, son égoïsme, Sumana Roy commence à se rêver arbre - « j'étais fatiguée de la vitesse, je voulais vivre le temps propre des arbres » - et à développer de plus en plus une attirance vers leur façon d'être nonviolente, d'occuper légèrement la terre, par leur capacité à faire face à la solitude et à la douleur, par le désintéressement avec lequel ils donnent librement d'eux-mêmes.
 

Les premiers temps de sa quête seront une immersion dans tout ce que peuvent en dire les sciences naturelles, jusqu'à la révélation progressive de cette étrange vie végétale qui se déploie autour de nous sans que nous y prenions garde. 

Puis Sumana Roy bascule au-delà : se sentir arbre grâce à une démarche intensément poétique - et son tour de force est bien de nous faire partager sa démarche jusqu'au vertige.
 

Elle découvrira en chemin que d'autres ont vécu la même quête d'un « devenir arbre » : Rabindranath Tagore, D. H. Lawrence, bien d'autres encore, dont des personnalités spirituelles clés telles que le Bouddha - manière pour chacune d'elles de mieux comprendre le monde naturel, et soi-même. 

« Je n'étais pas la seule à avoir considéré l'arbre comme un humain ou l'humain comme un arbre. » 

Et le charme de ce livre tient à la manière dont l'auteur organise le chatoiement de toutes ces facettes, dans un constant étonnement émerveillé qui nous emporte à notre tour : qu'est-ce donc qu'être au monde ?

Traduction ALEXANDRA MAILLARD  - Langue d'origine : ANGLAIS (INDE)

 https://www.placedeslibraires.fr/

https://halldulivre.com/ 

 

samedi 28 novembre 2020

Le visage de la Terre

 Un bon moment avant l'hiver pour rêver...nous pencher vers la terre...et décider d'en prendre soin de devenir à notre tour jardinier ou jardinière...


Si le jardin est le visage que nous donnons à la terre, c’est qu'il concentre en lui l'infini de notre propre visage. 

Loin qu'il soit fermeture, il possède en lui l'infinité du cosmos. car le jardinier, au quotidien, est un passeur d'étoiles et un créateur d'univers. 

Il relie le ciel et la terre: il plante les arbres et les fleurs dans un limon tout en tenant compte de l'ensoleillement et de la lunaison, du défilé des nuages et de la possibilité des tempêtes. (...) 


 

Il donne un visage à la Terre, son propre visage  mais aussi le visage que peut prendre la terre au travers de l'amour que nous lui portons. 


`Michel Faucheux Moi j'étais fait pour être jardinier  ( Salvador) cité dans La Vie.




dimanche 22 novembre 2020

Haikus: les gouttes de pluie...

 

 
 HAIKU – TEARDROPS OF SILENCE 
 
 In Autumn’s darkness
Raindrops glistening on leaves
Teardrops of silence
 
Dans l'obscurité de l'automne
les gouttes de pluie glissent sur les feuilles
Larmes du silence  
   T.J Grén
 
Les feuilles du lierre 
 
- toutes elles tremblent dans le vent d'automne. discoverjapannow.wordpress.com  
The leaves of ivy –
all of them quiver 
 in the autumn wind
– Kakei (17th-18th century)
(Translated by Hoshino Tsunehiko and Adrian Pinnington
 
 Graines brunes des mimosas
là ou les fleurs autrefois
invitaient les colibris 
à se régaler.
Ethel Freeman 

Une  rafale et
la dernière feuille décide :
partie  
Robert Henry Poulin

 
 Sera-t-il âpre ?
je l’ignore encore
le premier kaki cueilli
    shibukaro ka
shiranu do kaki no
hatsu chigiri

初雁や
よいよながき
夜にかはり
 
 

 


Photos: Françoise, Lulena, Anne, bioetsens

 
 

jeudi 12 novembre 2020

Vraiment vivant!

 





  

j'ai été piqué par un moustique  

merci mille fois

?

parce que je suis vraiment vivant.
 
Scratch scratch

KO UN 
 



vendredi 6 novembre 2020

De la chute, un pas de danse...


 De tout , il resta trois choses:

la certitude que tout était en train 

de commencer,

la certitude qu'il fallait continuer,

la certitude que cela serait interrompu

avant que d'être terminé. 

Faire de l'interruption, un nouveau chemin,

faire de la chute, un pas de danse,

faire de la peur, un escalier,

du rêve, un pont,

de la recherche... 

une rencontre.



 

Fernando Pessoa eh non! Un autre Fernando:Fernando Sabino, écrivain et journaliste brésilien(1923-2004), dans O encontro marcado…un mélancolique à la brésilienne...Liliane


mardi 3 novembre 2020

Passer la journée...?

 


泣いて一日 naite ichinichi   

On peut passer toute la journée en pleurant

 悩んで一、nayande ichinichi 

On peut passer tout la journée en se faisant du souci

怒って一日  okotte ichnichi

On peut passer toute la journée en colère

   

どうせ おんなじ いちにち なら

Mais cette journée,
 

 おもいっきり 笑って いちにち  

 je préfère la passer tout entière en riant ! 


 

    御木幽石 (MIKI Yûseki  calligraphe 1966~) Trad. Akiko San



lundi 26 octobre 2020

Regarder sans attraper...

 

Ryokan! Lui qui peut regarder le monde et sa beauté, et juste se laisser traverser, sans bouger, sans attraper...

Savons-nous parfois juste "être" dans le monde et le laisser nous emplir sans toucher à rien, le coeur apaisé; 

savons-nous renoncer à notre agitation du corps et du coeur...? 

"Tout est "- Juste cela. 

 

Après la pluie de cette nuit, l'eau recouvre

le chemin du village.
 

Ce matin, l'herbe épaisse près de ma cabane

est toute fraîche;

à la fenêtre les montagnes au loin

couleur du jade bleu-vert .

Là-bas, une rivière comme une soie brillante.
 

Sous les falaises, je lave mon oreille douloureuse

avec l'eau de la source pure.

Dans les arbres, les cigales récitent

leurs vers d'automne.

 

J'avais préparé mon bâton et ma robe

pour aller marcher,

mais cette beauté paisible

me garde ici.


 

 
 



 


 

 
 


mercredi 14 octobre 2020

Le zen, le chagrin et la beauté

 



Dérivé du bouddhisme, le zen est la recherche et la découverte d’une vérité qui ne peut être saisie qu’à travers le corps et le cœur. Il ne s’agit pas de voir la nature de l’extérieur ou d’y projeter nos émotions mais d’explorer la non-séparation entre nous-mêmes et l’extérieur.


Montagnes profondes aux érables rouges, brumes vaporeuses des cerisiers en fleur au creux des ravins, pureté parfaite du champ recouvert de neige… Qui mieux que le zen a su chanter les beautés de la nature ? Qui a su mieux nous rappeler à la fois l’infini de l’instant et la brièveté de notre vie : un pétale, une ombre, une goutte de rosée…

Dans un pays où la nature est une menace constante, de tremblements de terre en typhons, où des volcans jaillissent soudain de la mer, où les vagues atteignent parfois des hauteurs terrifiantes, la notion d’impermanence trouva immédiatement un écho lorsque se répandit l’enseignement du Bouddha. Avec son génie propre, le Japon sut transformer « le chagrin de ce monde flottant » en beauté. Beauté qui fait naître à la fois la mélancolie devant le caractère éphémère de toute chose et la paix du cœur liée à l’acceptation profonde de cette vie.

 

Venues de Chine quelques siècles après la première introduction du bouddhisme, les écoles du zen apportèrent à ce qui était devenu une esthétique raffinée un côté extrêmement concret, car le zen est une expérience, la recherche et la découverte d’une vérité qui ne peut être saisie par l’intellect, mais seulement à travers le corps et le cœur.

« Aimer les montagnes, ce n’est pas « savoir » à propos des montagnes, mais escalader les montagnes, vivre et mourir avec elles. Alors les montagnes peuvent nous parler sans cesse du monde infini des montagnes qu’autrement les êtres humains ne peuvent pas connaître », écrivait au XIII° siècle Maître Dôgen, le fondateur d’une des écoles du zen.



 

Il ne s’agit pas de voir la nature de l’extérieur ou d’y projeter nos émotions, mais d’explorer la non-dualité, la non-séparation entre nous-mêmes et l’extérieur : l’intellect est un outil qui ne doit pas prendre toute la place. Nous devons faire une expérience immédiate, directe de notre vie.

 

A l’éternelle question : « Qui sommes-nous ? », le zen répond : « le véritable corps humain est l’univers entier. » Ainsi, le satori, l’éveil, l’acte de sortir du rêve pour réaliser notre être véritable, se réalise-t-il à travers le corps : « Merveille des merveilles ! Je coupe du bois et je tire de l’eau… » Lorsque le moindre détail de notre vie de tous les jours, aussi banal et trivial soit-il, est vécu dans toute sa fraîcheur, dans « cet instant » et dans sa plénitude, le monde entier s’éveille avec nous. 

Alors, mais seulement alors, la nature est comprise pour ce qu’elle est : un texte immense à déchiffrer, un langage à écouter, une « manifestation » de la réalité ultime : « L’écho de la vallée, les cris des singes sur les hauteurs, ne font que réciter sans cesse les écritures. Le contour des sommets, le murmure des vallées, ne sont autres que la voix et l’esprit de notre Bouddha Sakyamuni.1 »

Ainsi donc allèrent les moines zen, vivant parfois dans les célèbres temples de Kyoto, mais le plus souvent établis près de villages ignorés ou dans quelque ermitage enfoui dans la montagne. Mais tous avaient en commun les longues heures de méditation qui éveillent au silence et ouvrent le cœur.


 

Certains prêchaient aux villageois, les aidaient à assécher les marais ; d’autres vivaient d’aumônes et jouaient à la balle avec les enfants, comme le plus célèbre d’entre eux, l’ermite Ryokan, aujourd’hui encore aimé par tous les Japonais pour sa gentillesse et sa simplicité. N’est-ce pas lui qui fit trois trous dans le sol de sa hutte pour que de nouvelles pousses de bambou puissent croître et il leur promit de percer plus tard le toit lorsqu’elles arriveraient jusque là ! Il savait voir ce qui échappe à nos yeux endormis.

« Lune d’automne, pluie fraîche. Les vieux pins sont pleins de poèmes… »

Car, écrit-il encore : « Quand le cœur est pur, toutes choses de ce monde deviennent pures… »


Et qu’en est-il aujourd’hui ? Au Japon comme ailleurs, béton et asphalte ont grignoté ce « véritable corps humain ». Au cœur même de Tokyo, devant les nombreux sanctuaires qui accueillent de petites statues de pierre aux traits presque effacés, on trouve quelques fleurs dans un vase, et toujours les temples protègent un petit coin de sable, de rochers et d’arbustes soigneusement taillés. 


Il est vrai qu’au printemps chaque Japonais vient avec sa famille ou ses collègues de bureau s’asseoir sous les cerisiers en fleur, buvant du saké et récitant les vieux poèmes qui parlent au cœur de fragilité et de brièveté.


 

 Une trace dans la mémoire collective, une 
tournure de pensée, mais je sais, pour y être 
allée, qu’il reste encore quelques temples 
retirés du monde où de vieux Maîtres 
pourraient reprendre ces mots de maître Dôgen : 
 
« Assis, à une heure avancée de la nuit, le sommeil n’est pas encore venu. Je sais qu’en vérité l’étude de la Voie doit avoir lieu dans les montagnes. A mes oreilles parvient le son du torrent, sur mes yeux la lune vient se poser…2 ».


 

Lulena. Magazine La Vie, les Essentiels 

1-2 In Dôgen : La vision immédiate de Bernard Faure, Editions Le Mail.

 

ill. Liliane , Lulena et autres.

mercredi 7 octobre 2020

Là où s'éclaire l'aube

 

 


 

Tout le jour

derrière les portes du zendo

laissant dehors toute trace

de la poussière du monde -

devant les bosquets de bambou

au loin une forêt de pins.


Maintenant que les

grues sauvages se sont envolées

il ne reste que peu de compagnes -


mais là où s'éclaire l'aube

les pics des sombres montagnes

amassent les nuages -


qui comprend aujourd’hui

la saveur forte et

délicieuse de la Voie ?


Wanxian

mercredi 30 septembre 2020

Accueillir le changement : les saisons de l 'Eveil

 




Dans notre désir d'Eveil, il se peut que nous espérions arriver à un état de perfection qui ne changerait pas, ce qui résoudrait le problème de ce changement constant qui trouble nos vies.

Mais si nous voyons où nous en sommes avec l'Eveil, ce quelque chose qui se déploie tout au long de notre vie, nous comprenons que nous sommes tous au milieu d'une longue marche à travers des terrains variés.

Alors, notre tâche est de rester conscients de ces changements de terrain et de faire confiance au chemin au fur et à mesure qu'il apparaît devant nous, plutôt qu'essayer d'imposer notre itinéraire.

Il y a des saisons dans l'Eveil. 

 

  L'hiver de l'Eveil est cristallin dans sa pureté. La neige, parfois appelée le Manteau de Kwan Yin (Kanzéon), recouvre toutes les distinctions, les différences et les caractéristiques d'un blanc ininterrompu, et notre regard se détend. 

 C'est la sagesse de l'égalité : elle est brillante et un peu froide.

Puis, si nous le laissons faire, vient le printemps, avec son exubérance, sa profusion, révélant la chaude sagesse de la différentiation. A ce moment, les distinctions entre les choses, la beauté particulière de chaque chose, voilà l’important. 

 

Si dans l'hiver de l’Eveil nous aimons chaque chose également, c'est dans son printemps que nous aimons chaque chose pour ce qu'elle est.

L'Eveil a aussi ses marées et ses courants. Nous devenons souvent inquiets, ou découragés, quand il semble que rien ne se passe dans nos vies spirituelles. 

Mais qu'une chose n'apparaisse pas dans notre conscience ne signifie pas qu'elle n’existe pas.

Quand le champ est en jachère, nous pouvons apprendre à avoir confiance qu'il se passe des choses en-dessous, dans l'obscurité, invisibles à nos yeux.

 


 

En fait, il est essentiel qu'avec la lumière existe aussi l'obscurité silencieuse, quand les éclats brillants ont été assimilés et sont devenus une partie du tout.

Nous pouvons apprendre à nous fier à l'implacable dénuement de l'hiver, comme aux bourgeons éclatants du printemps, comme le font les plantes, dénudées jusqu'à leur racine, puis fleurissant à nouveau.

Dire oui à chaque saison, à chaque marée de l'éveil signifie que nous marchons toujours sur la Voie : alors qu'il y a des moments que nous ne comprenons pas, il n'y a pas de détour, pas de raison d'être déçu.

Bien qu'elle soit parfois obscurcie par les nuages, il n'y a que l'aube naissante, dans laquelle nous marchons.


J.Sutherland Roshi




La fin d'un blog

     Impermanence et changement...    pas facile parfois... la fin de ce blog depuis avril 2012, pour moi, un espace de liberté, un espace d...